Thierry Marx : « Le yoga m’aide à savoir qui je suis »

Yoga magazine : Depuis quand pratiquez-vous le yoga ?
Thierry Marx : Je me suis mis timidement au yoga il y a cinq ans par nécessité, après une blessure au bras et à l’épaule que je m’étais faite au judo. Le yoga m’intriguait mais j’en avais une image erronée. Cela m’a fait un bien fou et m’a rendu plus performant dans ma vie professionnelle et dans mes activités sportives, à la course à pied et au judo. Je me suis aperçu que je ne savais pas du tout m’étirer. Le yoga m’a fait découvrir tous mes muscles ! Grâce au yoga, j’ai commencé à mieux respirer, à avoir une foulée différente et à mieux récupérer. Cela m’a donné énormément de mobilité, à la course, au judo, au kendo. Dans les arts martiaux, il faut avoir une vraie posture, les hanches doivent être engagées avant la tête. Avec le yoga, j’ai compris le pourquoi de tout ça. Et j’ai eu l’impression de prendre 15 cm, c’était étonnant. Au début, je l’ai fait par nécessité, mais en fait le yoga a apporté du bien-être dans ma vie. Le yoga m’a déverrouillé !

 

Qu’entendez-vous par “déverrouillé” ?
Lors de mes premiers cours de yoga, je me suis dit : « Mais qu’est-ce que c’est chiant, ça fait mal… » Je trouvais ça dur. Je m’agaçais, je pensais que je n’y parviendrais jamais. Quand on arrive au yoga sur le tard comme moi, ce que l’on craint, c’est le ridicule… Je me sentais juste comme un sac de ciment par rapport à ces filles filiformes qui se tordent dans tous les sens dans les studios de yoga. J’y suis revenu quand même, et j’ai mis en place un programme de yoga et de tai-chi dans l’entreprise [à l’hôtel Mandarin Oriental, Paris], pour les clients et les collaborateurs. L’enseignant vous apprend à vous délier et à respirer. De la respiration naît ce côté très délié du corps. Ces 45 minutes de yoga font beaucoup de bien à ceux qui y participent. Mes collaborateurs le confirment : « Quand il n’y a pas la séance de yoga, je suis moins bien. » Ceux qui souffrent du dos ont moins de problèmes. Certains s’initient du bout des doigts et des pieds, et finalement ils restent. C’est la même chose avec les cours de tai-chi. Bien que je sois encore novice, je retrouve ce plaisir de la mobilité, d’être délié. Cela me sert énormément dans mon quotidien, de pouvoir travailler de manière égale à droite et à gauche, d’avoir une vision à 360°.

 

Est-ce que le yoga vous aide à maîtriser vos émotions ?
Comme tout un chacun, je subis des pressions et je vis des frictions. Le yoga et la méditation m’apaisent. J’ai commencé la méditation avant de pratiquer le yoga, mais je sentais qu’il manquait quelque chose. Le yoga m’aide à savoir qui je suis, où j’en suis, et à l’accepter. Désormais, le yoga fait partie intégrante de mon travail de méditation qui m’aide à mettre du temps entre mes émotions et mes actions. Je fais souvent la métaphore de la tasse de thé : quand une émotion vous arrive brutalement, demandez-vous si vous avez le temps de vous faire une tasse de thé avant de répondre. La méditation apprend à recevoir des émotions, à les assimiler et à répondre dans les bonnes proportions, si tant est qu’il y ait une réponse à faire. Il n’est pas nécessaire de répondre aux mots par d’autres mots.

 

Pour la photo dans Yoga magazine, vous avez choisi de réaliser la posture du Pigeon. Que représente-t-elle pour vous ?
C’est une des premières postures que j’ai comprises au yoga, au niveau de la respiration, de l’étirement total. Elle me permet d’étirer le dos, les fessiers, les ischio-jambiers. C’est la première posture que j’ai aimée car elle me fait un bien fou. Je peux y rester assez longtemps sans qu’elle me torture. Il se trouve qu’au judo, une personne qui n’est pas déverrouillée au niveau des hanches, là où se placent les émotions, ne passera aucun mouvement, ou alors, en haut et en force, et elle se fera mal musculairement.

 

Vous êtes très sportif. Que le yoga vous apporte-t-il de plus ?
Le yoga n’est pas une compétition avec soi-même. Je retrouve dans le yoga la même sensation que dans la course à pied. À 56 ans, je participe à des marathons mais je sais que je ne vais pas gagner la médaille d’or olympique ! La minute que je gagne, je la gagne sur moi-même. Quand j’ai réussi à tenir une posture au yoga, j’ai cette même sensation. Je reprends conscience de son corps, de mes potentialités, sans juger. J’ai, grâce au yoga, une analyse assez claire, précise et bienveillante de mon corps. L’approche du sport en général est différente : on se trouve comme ci ou comme ça, on veut plus de biceps, plus d’abdos… Il n’y a pas cette défiance-là avec le yoga. Et finalement, vous allez tout travailler : votre dos, votre posture, vos abdos… Quand je suis revenu du Japon, j’étais très gêné par la pollution à Paris. Je me demandais si je n’étais pas allergique à quelque chose, et avec le yoga, je me suis réapproprié ma respiration.

Votre métier vous conduit à cuisiner la viande et du poisson, comment conciliez-vous l’utilisation de ces ingrédients avec le principe de non-violence ?
J’ai découvert la cuisine ayurvédique, très végétale, en Inde. Ces principes alimentaires ont bouleversé ma vie. De retour en France, j’ai immédiatement mis cela en pratique dans un rapport de 80/20 [80 % végétal, 20 % animal]. Au début, je continuais à manger de la volaille, mais j’ai arrêté également. J’ai su me défaire de la viande et du sucre, et je me sens beaucoup mieux. Sur la carte du restaurant, il y a bien sûr le choix. Tous les produits sélectionnés sont environnementalement responsables. La viande rouge vient de bœufs qui ont vécu de façon exceptionnelle. Il n’y a pas de poissons d’élevage. Je choisis des légumes qui proviennent d’une terre saine et qui n’ont pas voyagé trop longtemps. Pour moi, la cuisine, c’est le lien du vivant, de la terre à l’assiette. Aujourd’hui, énormément de cultivateurs et d’éleveurs s’interrogent sur une agriculture responsable et cherchent à ne plus subir les variations des cours des matières premières. Je défends des éleveurs et des cultivateurs qui se sont remis dans une agriculture raisonnée et dans des circuits courts. Et ils gagnent bien mieux leur vie aujourd’hui. C’est du bon sens.

 

Comment cette vision s’accorde-t-elle avec le travail du Centre français de l’innovation culinaire que vous avez inauguré en 2013 ?
“Quelle gastronomie pour 2050” est l’axe de recherche de cette chaire universitaire dirigée par le jeune enseignant chercheur Raphaël Haumont. On y entrevoit la cuisine de demain. Il y aura beaucoup de gens à nourrir en 2050. Alors que certains nous prédisent des aliments de synthèse, en termes de consommation, c’est le végétalisme qui se profile, avec la réappropriation des circuits courts, et un nouveau rapport végétal/animal. Nous étudions la nature et nous nous inspirons des processus du vivant, ce qu’on appelle l’innovation par le biomimétisme. Mais il faut d’abord commencer par proposer une nourriture qui ne rend pas malade. Pour cela, il faut rendre à la terre sa vie. De nombreuses parcelles dans le monde n’ont plus de vie. Il y a dix ans, quand on a créé le CEFIC, personne ne voulait en entendre parler. Nous faisions soi-disant de la cuisine moléculaire, mais l’idée était de comprendre ce qu’on ingérait. Les grands groupes agroalimentaires ne s’intéressaient pas à nous. Aujourd’hui, ils viennent tous consulter le laboratoire…

 

Vous pensez donc que nous devons respecter la planète ?
Oui bien sûr, c’est une évidence, mais la planète n’a pas besoin de nous. Même si nous mourrons tous en raison du réchauffement climatique, elle s’en sortira ! Cependant, nous avons une responsabilité environnementale. Si on utilise les pesticides, il faut être conscient des conséquences. Voici un exemple : les lombrics sont de longs vers de terre qui se nourrissent de la terre et qui la nourrissent, qui l’aident dans le processus d’ensemencement. En 1950, il y en avait 2 tonnes à l’hectare, et aujourd’hui il en reste seulement 200 kg à l’hectare. La terre a besoin de se revégétaliser. C’est la plante qui fait la terre. Ce cycle est rompu depuis 40 ans du fait de la culture intensive. Il y a une responsabilité de celui qui produit ainsi que de celui qui achète. Nous devons devenir des conso-militants. Si nous arrêtons d’acheter des tomates calibrées, on ne produira plus de tomates calibrées… C’est notre comportement de consommateurs qui va faire évoluer notre société vers une bonne alimentation, et qui sera bio de fait. Je milite dans ce sens et j’agis dans ce sens dans tous les aspects de ma vie.

 

Vous avez créé cinq centres professionnels d’insertion gratuits [Cuisine Mode d’emploi(s)] et vous intervenez en milieu carcéral. Qu’est-ce que ces actions représentent pour vous ?
L’altruisme c’est quelque chose qui vous apporte à vous-même, énormément. En outre, je viens d’un de ces quartiers (politique de la ville). On en connaît les maux, et les maux se sont durcis. Par la perte d’emploi des parents et des grands-parents, il n’y a plus de projets d’épanouissement. Les quartiers se replient sur eux-mêmes. Je considère qu’il n’y a pas de quartiers faits pour l’échec et il n’y a pas de personnes faites pour l’échec, mais il y a des gens qui se trouvent déconnectés du système très tôt. Le chemin était plus large à mon époque et balisé d’adultes ; ils étaient plus nombreux. Aujourd’hui, le pas entre l’ordre et le désordre est extrêmement rapproché. Il faut aider les personnes à élaborer un projet, ce qui leur permet de regarder la route droit devant eux.

 

Qu’est-ce qui vous donne toute cette énergie pour mener à bien ces nombreux projets, qu’ils soient professionnels ou sociaux ?
Aider les autres, c’est aussi environnemental. Quand vous vous sentez épanoui, vous pouvez transmettre de l’énergie positive. Quand vous avez un projet, vous trouvez la vie plus simple. En tant qu’individu, je trouve ça très énergisant, ces personnes me ramènent à la juste valeur des choses, alors que par moment, je m’en éloigne.

 

En fait, vous appliquez le principe du Karma Yoga, de l’action désintéressée…
J’ai une posture de cavalier, « calme, en avant et droit », comme disait le général L’Hotte. Je veux être bien avec moi-même, et pour cela il ne faut pas que j’aie de tiroirs. Je ne suis pas gentil, je suis moi. J’ai travaillé avec le professeur André Cognard qui vivait au Japon. Il a écrit un merveilleux livre, Vivre sans ennemi [Éditions Le Relié], ce qui pour moi était impossible, un fantasme… Quand j’ai commencé à intervenir en détention – j’utilise des couteaux dans mes démonstrations de cuisine –, André Cognard m’a dit : « Le détenu n’est pas ton ennemi, il a des codes, des postures différentes de la tienne. Tu n’as pas à entrer dans ses codes et il peut être intéressé par les tiens. » C’est un travail sur soi-même. Quand vous avez cette volonté de ne pas vous fabriquer d’ennemis, vous n’avez pas tendance à remonter vos épaules et vous respirez mieux. Votre interlocuteur le sent.

Nos chaleureux remerciements à l’hôtel Mandarin Oriental, Paris, qui nous a accueilli pour l’interview et la séance photo.

Propos recueillis par Céline Dupuy, Photographies : Isabelle Nègre

L’épiphyse : Petit point de lumière

Pendant longtemps, les scientifiques ont été incapables de dire à quoi servait précisément l’épiphyse. Aujourd’hui, on sait que cette glande est, avec les yeux, le seul organe à posséder une rétine sensible à la lumière et à l’obscurité. Se fondant sur sa perception, l’épiphyse sécrète deux hormones, la sérotonine et la mélatonine, qui régulent le rythme veille-sommeil. L’épiphyse fabrique en outre la diméthyltryptamine (DMT), psychotrope élargissant le champ de la conscience. Les chamanes utilisent cette substance, naturellement présente dans certaines plantes, pour ses effets hallucinogènes. Il se dit qu’un seul trip à la DMT permet de vaincre à jamais la peur de la mort.

Pour les Grecs et les Égyptiens, l’épiphyse était un organe spirituel, et le philosophe français Descartes l’appelait même le siège de l’âme. Les anciens textes du yoga font eux aussi grand cas de l’épiphyse. La glande sécréterait le mystérieux liquide amrita, source d’immortalité. L’homme étant généralement debout, le liquide coule selon la tradition sur le plexus solaire (le troisième chakra), brûlant ainsi doucement. Pratiquer des postures inversées induirait un moindre gaspillage du liquide et allongerait notre vie. Les scientifiques modernes ont une explication légèrement différente : les postures inversées, comme celle sur les Mains ou la Chandelle, amènent plus de sang au cerveau et stimulent ainsi l’action de l’épiphyse.

Anatomie

L’épiphyse se trouve entre les deux hémisphères et a la taille d’un gros grain de riz. C’est une glande endocrine, ce qui signifie que c’est un organe qui sécrète des hormones. Jusqu’à l’âge de 10 ans environ, l’épiphyse freine le fonctionnement hormonal des glandes sexuelles. Dès que la puberté commence, le fonctionnement de la glande diminue. L’épiphyse sécrète les deux hormones que sont la sérotonine et la mélatonine. Ces substances influent sur notre horloge biologique et notre humeur. La lumière joue ici un rôle important. L’épiphyse est en effet sensible à la lumière du soleil. Durant la journée, l’épiphyse produit de la sérotonine, une hormone qui nous donne notre vitalité et nous permet de penser rationnellement. Un manque de sérotonine peut être à l’origine de sentiments dépressifs. Dès que la lumière du jour baisse, l’épiphyse transforme la sérotonine en mélatonine. Plus cette hormone circule dans le sang, plus le sommeil nous envahit. La mélatonine est responsable de la qualité de notre sommeil nocturne, mais elle intervient aussi dans les moments de détente. Durant la méditation, par exemple, l’épiphyse sécrète de la mélatonine.

Texte Saskia Grootegoed Illustration Sascha Pijnaker

Discipline en Thaïlande

Si le paradis du yoga existait, c’est à ça qu’il ressemblerait. Devant nous s’étend une terrasse de bois avec piscine encastrée. Derrière, le dinner lounge en plein air avec vue sur la mer et, presque caché derrière la plantation de bananiers, le yoga shala flambant neuf. Une brise légère bruisse à travers les feuilles de palmier au-dessus de notre tête, où deux myna birds noirs piaillent joyeusement.

« Quitte à construire quelque chose, autant le faire bien tout de suite », rit Paul Dallaghan en s’excusant. Il y a trois ans, sa femme Jutima et lui ont déplacé leur centre de yoga dans ce splendide endroit sur la côte sud de Koh Samui. Et bien que Paul soit actuellement l’un des enseignants de Yoga Ashtanga les plus renommés du monde et qu’il donne des cours dans le monde entier, il revient ici régulièrement pour animer des retraites. On y rencontre en général une joyeuse communauté internationale d’expatriés, de jeunes couples en voyage en Thaïlande et des yogis en quête d’approfondissement.

Je m’installe confortablement sur les coussins du divan du lounge, et enfonce mon chapeau sur mon nez. J’aurais pu plus mal tomber.

En souplesse !

Moins de vingt-quatre heures plus tard, je n’en suis plus si sûre. Selon le programme, la première leçon du matin devrait s’arrêter à 10 h, mais il semble que Paul ne l’entende pas de cette oreille. « Gardez l’esprit détendu et alerte, exhorte-t-il. Allons, soyez souples ! »

Nous avons commencé à 7 h 30, encore chancelants du décalage horaire, et la chaleur est déjà torride dans le yoga shala. La sueur coule dans mes yeux. J’écarte les cheveux mouillés de mon visage. « Et encore un vinyasa, nous encourage Paul. En souplesse ! »

Des taches noires dansent devant mes yeux lorsque je me relève. Lentement, je sens la colère monter en moi. Sommes-nous si bien que ça ici ? Je n’ai rien avalé depuis hier – nous devions être à jeun pour la séance du matin – et désormais je n’arrive plus à penser à rien d’autre qu’à une papaye juteuse et un bon plat de nouilles. Mes jambes tremblent, mon tapis porte les empreintes mouillées de tous mes Chiens tête en haut. Et alors que je songe sérieusement à jeter l’éponge lors de la énième et interminable Planche, Paul dit d’un rire taquin : « On reste léger ! Le temps de deux petites gorgées de café… » J’ai encore tout juste la force de me regarder à distance. Et je me vois, écumante de rage, rouge écrevisse, m’apitoyant complaisamment sur mon sort, sur une île paradisiaque. Malgré moi, j’éclate de rire.

Le règlement

La discipline n’a jamais été mon fort. Toute tentative de me lever plus tôt ou de libérer un quart d’heure sur mon travail pour faire du yoga a misérablement échoué jusqu’ici – mon corps voudrait bien, mais mon esprit est faible. Je bois quand j’en ai envie et je n’ai encore jamais suivi de régime de ma vie (jusqu’à une époque récente, j’arrivais même à me faire croire que ce n’était pas nécessaire). Il m’est donc rapidement apparu que cette semaine m’apporterait son lot de confrontations.

Le fait qu’on ne puisse ni boire ni fumer nulle part n’est pas une grosse surprise, mais le domaine interdit aussi l’usage de bouteilles en plastique et de shampooings non biodégradables. Dans chaque chambre, un petit dossier nous attend, avec des instructions détaillées sur la douche, les boissons et les repas avant et après la leçon, l’endroit où ranger ses chaussures et où accrocher son tapis, l’usage responsable de l’air conditionné et de la chasse d’eau, ainsi que l’importance de modérer son appétit à table. C’est sans conteste plein de bonnes intentions, mais ça en fait quand même beaucoup. Paul aussi dégage quelque chose d’ascétique, avec son corps ciselé et ses yeux bleu acier. Il m’a l’air d’être tout aussi exigeant envers lui-même qu’envers les autres.

 

Prédestiné

Paul a croisé la première fois le yoga quand, ironie de l’histoire, il travaillait comme étudiant dans l’industrie de la viande. « Je logeais dans un dortoir à Dublin, et à côté de moi il y avait un jeune Australien qui roulait bizarrement, d’avant en arrière, sur le sol. C’était du yoga. » Après ses études d’économie, à l’âge de 23 ans, il est parti pour New York. Il allait à Wall Street pour un entretien d’embauche, mais le sort avait autre chose en tête. « Je ne faisais que rencontrer le mot “yoga” partout, et pour une raison ou une autre, il restait dans mon esprit. Mon œil est tombé sur l’annonce d’un stage de yoga au dos d’un journal local. J’ai même eu à un moment donné un logement juste au-dessus d’un nouveau centre de Jivamukti Yoga. » C’est ainsi qu’a commencé la quête d’approfondissement de Paul, qui l’a finalement mené à Mysore, chez Pattabhi Jois. Il a craqué pour l’Ashtanga à cause de la base classique. « J’ai tiré énormément de précieux enseignements des autres formes de yoga. Mais ce qu’il y a de puissant dans une série classique d’exercices, c’est que vous pouvez l’emporter chez vous et continuer à y travailler. Avant, il m’arrivait de donner des cours pour lesquels je développais moi-même une nouvelle série. C’est bon pour votre ego en tant qu’enseignant, mais après la leçon, c’est quand même : “Merci, au revoir.” Je préfère enseigner quelque chose que les élèves peuvent travailler de manière indépendante. »

Étonnement croissant

On ne se contentera pas de s’exercer, cette semaine. Philosophie, anatomie, diététique : chaque après-midi, Paul vide pour nous son sac de connaissances pendant un atelier de deux heures. Pour digérer la nourriture, nous apprenons que le corps, après le repas, envoie pas moins de deux litres d’eau vers le système digestif. Le ventre se transforme pour ainsi dire en ballon d’eau. Voilà pourquoi la corbeille de fruits n’apparaît au buffet qu’après la séance matinale de yoga (même si je continue, après la dramatique expérience de la première leçon, à chiper scrupuleusement deux bananes pour le lendemain matin). Et saviez-vous que la paroi interne de votre muqueuse intestinale pourrait recouvrir deux courts de tennis ? « Lorsque vous prenez conscience de cela, vous commencez à comprendre l’influence considérable de votre digestion sur toute votre physiologie, et l’importance de bien maîtriser votre schéma alimentaire. » C’est pourquoi on cuisine ici selon des principes sattviques : frais et léger, sans ail ni oignon, ni autre ingrédient qui pourrait agiter l’esprit ou irriter l’estomac.

Beaucoup d’élèves ambitieux utilisent l’heure quotidienne de questions-réponses pour obtenir des instructions précises sur des postures compliquées sur lesquelles ils butent. Ou pour savoir quand ils pourront enfin commencer la seconde série. J’entends leurs questions avec un étonnement croissant. Le yoga n’a-t-il pas pour but de calmer l’esprit ? Pourquoi diable est-il si important de pouvoir mettre son pied derrière son cou ? La réponse de Paul me décontenance quelque peu. « Pourquoi pas ? » répond-il. Un ange passe, suivi d’une salve d’éclats de rire dans la salle.

Voir ailleurs

Mais la rebelle en moi n’est pas encore prête à se taire. Après trois jours dans le paradis du yoga, j’estime avoir suffisamment traîné entre le jardin de méditation et le bar à jus, et ce soir-là, nous faisons donc de l’auto-stop avec un petit groupe en direction d’un village de la côte est et nous dînons au marché nocturne du débarcadère. Nous commandons des nouilles et des maquereaux, du som tam, une salade de papaye verte pilonnée sous vos yeux dans un mortier, et même un peu de porc grillé.

Est-ce le massage des pieds ou le repas un peu plus lourd ? Le lendemain matin, je me réveille pour la première fois épuisée, les yeux gonflés et la gorge irritée. En plus, la veille, au buffet, j’ai oublié de subtiliser mes deux bananes, ce qui veut dire pas de petit déjeuner avant la fin de la séance. Mais à mon grand étonnement, une fois sur le tapis, je me sens tout à fait bien. C’est comme si mon corps retenait de mieux en mieux la série d’exercices. Et même si la sueur continue à ruisseler sur mon corps, cela ne me dérange plus. Je découvre que ça va mieux quand j’y mets un peu d’ardeur. Tendre encore un peu la jambe, écarter les doigts un peu plus pour stimuler davantage le point d’énergie entre le pouce et l’index. Oui, je vire toujours à l’écarlate, mais j’ai juste décidé de ne plus m’en soucier. Comme récompense, à la fin, je plonge dans un profond Savasana bien mérité.

Cafards et étoiles

Dans la seconde moitié de la semaine, tout semble aller de plus en plus facilement. Je m’éveille spontanément au lever du soleil. Je mange moins et me sens de plus en plus légère et forte. Le besoin de m’enfuir a également disparu : après notre escapade de l’autre soir et un tour en bateau avec le groupe, j’en ai vu suffisamment. Tout ce désir de découverte est source aussi d’agitation. Il y a en outre bien assez de belles choses à voir autour de nous. De quoi s’allonger sur le ventre pendant des heures, à regarder les fourmis essayer de traîner un cafard mort ou les myna birds picorer sans gêne dans le pot de miel.

Le dernier soir, nous sommes assis dans le sable chaud et regardons la Voie lactée se déverser dans la mer sombre. Nous discutons de nos vies frénétiques de l’autre côté du monde, vers lesquelles nous volerons à nouveau le lendemain. Je pense à l’avertissement de Paul lors du dernier atelier de l’après-midi : « 80 % de ce que vous avez appris ici sera oublié en deux semaines si vous ne pratiquez pas. » Quand je vois loin au-dessus de la Croix du Sud passer une étoile filante, je sais exactement ce qu’il me reste à souhaiter.

Et c’est ainsi que le premier jour après mon retour à la maison, aidée par le décalage horaire, je me lève à 5 h 30. Je rince sous la douche l’énergie de la nuit et ouvre bien grand ma fenêtre. Je déroule mon tapis de yoga au bas de mon lit. Et je commence.

www.samahitaretreat.com

Texte : Sterre van Leer, Photographies : Harold Pereira

En Martinique

Logé dans une villa avec vue sur la mer, vous aurez droit à des méditations sur la nature, à des marches silencieuses vers la plage, et bien sûr à du yoga deux fois par jour. Profitez-en pour vous initier au yoga dans les vagues turquoises (sur un stand-up paddle) ou à la cuisine créole : l’été est en avance cette année…

Martinique, un petit coin de paradis • du 16 au 24 mars 2018 • Martinique • pure-experience.com

Les limites naturelles du corps

Une posture peut être difficile à adopter pour deux raisons : une tension musculaire ou une compression osseuse. La plupart du temps, on rejette la faute sur la tension musculaire, car on connaît mal l’influence du squelette sur la pratique du yoga. Mariah, par exemple, a de longs muscles ischio-jambiers. Pourtant, lorsqu’elle fait la Pince, elle n’arrive pas à avancer le torse jusqu’à ce qu’il soit parallèle à ses jambes. C’est parce que l’os de sa hanche est plus épais que la moyenne, et presse donc plus rapidement contre son fémur.

L’os de la hanche est fin, et ne presse pas contre le fémur.

Evelien a également de longs muscles ischio-jambiers, mais chez elle l’os de la hanche est plus fin. La compression ne se fait donc pas aussi vite et elle peut se pencher beaucoup plus en avant que Mariah. En yoga, on part souvent du principe que nous avons tous le même squelette, et que nous sommes donc tous capables d’adopter une posture de la même façon, à force d’entraînement. Pourtant, cette idée est erronée. Chaque corps, chaque squelette est différent.

Chez Mariah, l’os est plus épais et presse plus vite contre le fémur.

Le yoga doit stimuler l’énergie existante, il n’est pas censé faire de vous quelqu’un que vous n’êtes pas. On entend parfois dire que le Yin Yoga, c’est pour les paresseux qui n’ont pas envie de faire l’effort de se perfectionner. Mais ce n’est pas parce que l’on connaît mieux son anatomie que l’on ne va pas travailler. En yoga, la connaissance de soi est importante. Qu’est-ce qui vous motive ? La paresse ou l’ambition ? Il ne s’agit pas de faire les choses parfaitement, mais de les faire le mieux possible, apprendre à mieux connaître son corps et savoir ce dont il est capable.

Dans les coulisses de Yoga magazine !

Plantes vertes, limonade fraiche, ambiance détendue dans son petit studio du 19e arrondissement où les cours du lundi soir se déroulent sur fond de R’n’B… Retrouvez le portrait de Marine Parmentier dans Yoga magazine #16, en kiosque jusqu’à fin janvier.

Et faites un coucou à Pierrot le vieux chat gris et pas farouche si d’aventure, vous le croisez dans la cour de Mirz !

Nature humaine, nature sauvage

De son premier voyage en Inde en 1967, à l’âge de 21 ans, à aujourd’hui, un demi-siècle s’est écoulé : cinquante ans de voyages entre les sommets himalayens du Népal, les hauts plateaux du Tibet, les plaines du Bhoutan… À travers 350 images époustouflantes, Matthieu Ricard compose un hymne à la nature – humaine et sauvage, une exploration de la sagesse et de la compassion, une invitation au voyage, à l’humilité. L’œuvre d’une vie. L’intégralité des profits revient à l’association humanitaire de Mathieu Ricard, Karuna-Schechen.

Un demi-siècle dans l’Himalaya • Matthieu Ricard  • La Martinière • octobre 2017 • 352 pages • 40 €

Dénouer ses émotions

Êtes-vous du genre à ressasser, tout en vous brossant les dents, la énième remarque idiote de votre voisine ?

Un(e) charmant(e) collègue – déjà marié(e) – vous obsède au point de vous empêcher de dormir ? Ou assaillez-vous votre conjoint de textos pour lui rappeler ces petites choses – oh ! que c’est agaçant – qu’il ou elle n’a toujours pas faites ? Nous éprouvons tous des sentiments négatifs, mais lorsqu’ils s’enracinent dans le corps et l’esprit, ils peuvent se muer en “trouble émotionnel”. Le célèbre professeur de yoga B.K.S Iyengar, disparu en 2014 à l’âge de 95 ans, distinguait six troubles émotionnels : le désir, l’orgueil, l’obsession, la colère, la haine et l’avidité. Ce sont, selon lui, des “altérations de l’esprit”. Que nous pouvons heureusement apprendre à maîtriser à travers le yoga. Car le yoga est le chemin vers la paix intérieure, comme il le dit.

L’idée n’est pas de ne plus jamais rien ressentir de tel. Il est important de ne pas réprimer ses sentiments. En effet, le yoga fait en sorte qu’on puisse mieux les ressentir. Le yoga augmente la conscience que l’on a de son corps et l’assouplit, de sorte que les émotions peuvent circuler de manière plus fluide. Et si elles circulent, elles peuvent également être évacuées, sans se déposer plus en profondeur, affirme le maître. Seule une émotion négative qui se fixe est à même de causer un trouble émotionnel. « Le yoga est contre l’assujettissement, déclarait Iyengar. L’assujettissement, c’est être coincé dans des schémas comportementaux dont on ne peut pas se détacher. » 

La roue de la paix

Les six troubles sont donc des ressentis tout à fait normaux, banals, qui par mégarde se sont retrouvés figés dans notre pranamaya kosa, c’est-à-dire dans notre corps subtil ou corps énergétique, où se nichent selon la philosophie du yoga les forces vitales. Et là, ces sentiments ont un effet négatif sur notre pensée. « Dans un organisme sain, les sentiments devraient passer comme les nuages devant le soleil, écrivait Iyengar. Quand les sentiments, par la pensée, s’ancrent dans la mémoire, ils deviennent émotions et ne sont plus liés à l’instant, mais au passé. Plus denses et plus obscurs, ils sont comme des nuages d’orage faisant écran au soleil. Ces émotions stagnantes nous empoisonnent et nous empêchent de poser un regard limpide sur la réalité. » C’est ainsi que des pensées obscures ou de noirs désirs continuent à vous tourmenter, même lorsque tout va bien.

Grâce au yoga, vous pouvez dénouer ces six troubles émotionnels. Vous avez besoin, selon le maître yogi, des “six rayons de la roue de la paix” :

1) Le discernement vous permet de distinguer ce qui est important.

2) Votre raison vous aide à rester raisonnable.

3) Le détachement aide à se libérer d’anciennes souffrances.

4) La confiance en soi et la confiance dans le yoga sont indispensables.

5) Le courage est essentiel, pour se voir tel que l’on est vraiment.

6) Le sixième rayon est la pratique, c’est-à-dire les asanas et le pranayama, les exercices de respiration.

« Si vous pratiquez le yoga, de l’intelligence afflue dans les différentes parties de votre corps, disait Iyengar. Pas votre faculté intellectuelle, mais une autre sorte d’intelligence, liée à la conscience, rayonnante, claire et éveillée. » En d’autres mots, la conscience de votre corps se renforce.

Exercices calmants

Sabine Naud, professeure de Yoga Iyengar et fondatrice de l’Espace Nataraja à Paris, explique : « En yoga, nous avons en réalité cinq corps, ou niveaux de corporalité, les koshas : le corps physique, le corps énergétique, le corps mental, le corps d’intelligence et le corps causal. Selon B.K.S. Iyengar, la pratique des asanas permet de traverser, d’explorer ces cinq niveaux, en passant notamment par les émotions, pour découvrir qui nous sommes réellement. »

De son côté, la première élève d’Iyengar aux Pays-Bas et désormais professeure, Agnes Mineur, précise : « Le yoga aide certainement à atténuer les troubles émotionnels. Votre corps est l’instrument qui permet de guider votre esprit. Mon expérience est que l’on retrouve la tranquillité quand on réalise la série d’exercices présentée par Iyengar dans ses ouvrages [voir pages suivantes]. Les exercices apaisent, apportent équilibre, paix et calme intérieur, et permettent de penser positivement. » L’effet maximal de chaque posture ne se produit pas immédiatement, mais après quelques minutes. Le cerveau s’apaise. La série complète, qui dure environ une heure et demie, est particulièrement puissante. « Les émotions sont là ; nous leur laissons leur place, mais par la pratique nous les dépassons pour aller vers notre véritable nature, bien plus vaste et permanente : nous nous libérons de leur emprise », ajoute Sabine Naud.

Agnes Mineur renchérit : « Après une leçon, les élèves rayonnent de paix intérieure. J’appelle cela la rencontre avec soi. On lâche prise sur les obligations extérieures. Je ne vois que gratitude et satisfaction sur les visages. »

Yoga signifie “unir” : le yoga unit le corps et l’esprit. « Lorsque vous étirez vos muscles, vous étirez également votre système nerveux, révèle Agnes Mineur. Les prestations sportives raccourcissent vos muscles et donc également vos nerfs. Le yoga les allonge. Vos doigts picotent, la chaleur et le calme vous envahissent. » Exécuter les exercices avec précision est caractéristique de ce yoga. « La méthode Iyengar commence par une attention précise au placement visible du corps physique. Nous tenons les postures plus longtemps que dans le cadre d’autres méthodes de yoga, nous avons le temps de porter une attention aiguë à tout ce qui est en nous : les sensations, les crispations, les légères douleurs, les émotions éventuelles qui se manifestent au cours de la pratique. Nous sommes face à notre réalité physique, psychique et émotionnelle : la prise de conscience se fait, nous n’en avons pas le choix », précise Sabine Naud.

La gauche et la droite doivent être en équilibre, le bras gauche à la même hauteur que le droit, etc. Cela aide à l’intégration des deux hémisphères cérébraux.

Nous ne pouvons pas changer notre caractère ni notre sensibilité. C’est ce qu’Iyengar essayait d’expliquer : nous sommes humains, avec nos limites. Mais grâce au yoga, nous pouvons cultiver “une seconde nature” qui nous prépare aux effets des émotions sur nos points faibles. Certaines personnes lèvent les épaules en cas de stress, d’autres respirent plus vite. Une personne sujette à l’hyperventilation oublie de respirer quand elle a peur et verse immédiatement dans l’angoisse. « Le placement précis du corps physique crée des lignes continues : l’énergie n’est plus bloquée par une épaule trop levée ou crispée, elle ne stagne plus dans un ventre comprimé. L’espace de notre corps physique amène l’espace dans notre conscience. Les deux sont liés », ajoute Sabine Naud.

Peur d’Iyengar

Ne pensez pas que vous n’éprouverez plus jamais la peur, la colère, la tristesse ou l’euphorie une fois que vous aurez guéri les six troubles émotionnels en vous. Iyengar lui-même était connu pour son irritabilité. Ses initiales B.K.S. étaient ironiquement déclinées en Beat, Kick, Shout (frapper, donner des coups de pied, crier).

La professeure Nanda Peek, qui l’a beaucoup fréquenté, se souvient : « Vous aviez tout simplement peur de lui durant la leçon. Mais après la leçon, il était devenu incroyablement doux et gentil. » Comment est-ce possible ? « Il se fâchait quand il voyait que les gens ne faisaient pas de leur mieux », explique-t-elle. Par son intensité, il vous amenait au-delà de vos limites. Il employait sa colère de manière positive. Cela rendait les leçons passionnantes. »

Nos émotions ont une fonction. « Si vous ne pouvez jamais vous mettre en colère, tout devient mou et flou. Et dans ce cas, où va l’énergie ? La colère sert un but. Elle recèle une énergie qui peut vous mener vers un objectif et tenir éloignées les mauvaises personnes. » Ainsi, il ne s’agit pas de transformer nos émotions et de faire disparaître le négatif, « mais plutôt de développer l’intelligence nécessaire pour acquérir du discernement et vivre nos émotions clairement. En leur donnant de l’espace, nous évitons la réaction impulsive de l’émotion inconsciente, incontrôlable », complète Sabine Naud.

Une heure de yoga et nous voilà reconnectés à l’énergie neutre de l’être, le prana« Le yoga est la liberté, dit Nanda Peek. Il affranchit des émotions. Votre bonheur n’en dépend plus. »

Le yoga du rire

Ce médecin indien est parti d’un constat très simple : le corps et le cerveau ne savent pas différencier un rire provoqué volontairement et un éclat de rire totalement spontané. En alliant une respiration yogique à quelques étirements basiques et à un rire tonitruant, on stimule donc en douceur la production de toutes les hormones du bonheur : ocytocine, sérotonine, endorphine et dopamine.

Miam ! Bien sûr, un cours de yoga du rire (ou Hasya Yoga) implique un lâcher-prise total en compagnie d’inconnus. Adieu peur du jugement, bonjour rigolade ! Intriguée, je cherche un professeur certifié sur l’annuaire en ligne de l’Observatoire du yoga du rire. Le jour venu, je découvre un groupe incroyablement divers : tous les âges, tous les styles sont réunis. Et si je suis d’abord un peu gênée, quelle n’est pas ma joie de découvrir que petit à petit le rire se déploie instinctivement !

C’est parti pour une heure de fou rire, provoqué autant par moi que par l’énergie d’un groupe très chaleureux. Debout, en cercle, nous enchaînons divers exercices : le rire du lion, le rire du timide, le rire du téléphone (un classique), celui de la tondeuse à gazon ; ainsi que des étirements dynamiques. Stimulant, intensément libérateur, et surtout… fatigant. Dans le bon sens du terme ! Qui plus est, j’éprouve une grande gratitude dans le partage de ce drôle de moment avec de parfaits inconnus. Le cours se termine par une séance de scan corporel. Rien de tel pour parfaire le sentiment de repos et de bien-être qui m’emplit alors.

Texte : Clémentine Koenig