Tomber et se relever

Avant que Visvamitra devienne un sage yogi, c’était un roi puissant, têtu et irascible. En raison de son caractère impétueux, il entrait souvent en conflit avec des pays voisins, qu’il envahissait alors avec son armée. C’est durant l’une de ces expéditions militaires que Visvamitra aperçut la cabane de l’ermite Vasistha sur son chemin – en l’honneur de qui on avait nommé une posture après qu’il eut réussi à sortir le prince Rama de son apathie.

 

Visvamitra décida de rendre visite à Vasistha. Quelle ne fut sa surprise lorsque le sage, non content de l’accueillir chaleureusement, lui offrit des montagnes de nourriture, ainsi qu’à son armée ! Abasourdi, Visvamitra demanda à l’ermite comment il avait réussi à préparer un si gros repas, alors qu’il était seul dans sa hutte minuscule. Vasistha lui confia qu’il possédait une vache magique qui produisait d’énormes quantités de nourriture. Visvamitra voulut immédiatement voir la vache et, persuadé de ses grands pouvoirs magiques, décida que Vasistha devait la lui offrir. Il trouvait naturel qu’elle lui revienne, en tant que roi. Mais Vasistha n’était pas du même avis, et refusa. Le roi irascible se mit en colère et, comme à son habitude, attaqua le sage sans réfléchir.

 

Pouvoirs magiques

Visvamitra avait oublié que la vache n’était pas la seule à posséder des pouvoirs magiques : le yogi Vasistha possédait une force intérieure avec laquelle les muscles de Visvamitra ne pouvaient rivaliser. Quand il s’en rendit compte, Visvamitra abandonna son royaume et décida de devenir un sage, lui aussi, car il pensait que c’était la meilleure façon de vaincre Vasistha. Visvamitra échangea son palais contre une petite cabane dans les bois, se plongea dans l’étude des livres et se mit à s’entraîner avec fanatisme. Mais son mauvais caractère continuait de lui poser problème. Chaque fois qu’il parvenait à obtenir des pouvoirs magiques à force de dur labeur et d’exercices de yoga intenses, il les perdait immédiatement en s’emportant contre les gens qui l’importunaient. Car les dieux refusaient d’accorder des pouvoirs à quiconque en ferait mauvais usage. Chaque fois que Visvamitra se mettait en colère contre quelqu’un, il devait recommencer à zéro. Mais il ne se laissa pas abattre. Il apprit progressivement à mieux se contrôler et devint de plus en plus puissant et de plus en plus magique.

 

Un vrai sage

Lorsque le dieu Indra réalisa que la force spirituelle de Visvamitra s’accroissait, il eut peur que celui-ci finisse par devenir si puissant qu’il le terrasserait et lui prendrait son trône divin. C’est pourquoi Indra envoya une femme magnifique à Visvamitra. Ils entamèrent une relation passionnelle qui détourna Visvamitra de sa tâche. Il oublia immédiatement toutes ses ambitions yogiques. Mais au bout de quelque temps, Visvamitra réalisa que sa passion pour cette femme l’avait détourné du chemin du yoga. Il mit alors fin à la relation et s’assit pour méditer. Enfin, après des années de méditation et de développement personnel, le roi Visvamitra devint le sage Visvamitra. Grâce à tous ses efforts, il obtint toutes les qualités d’un vrai sage : patience, clémence et compassion.

L’histoire de Visvamitra nous rappelle qu’il est rare de pouvoir aller de A à B sans obstacles. Nous commettons des fautes, nous nous laissons distraire, nous oublions le véritable but de notre vie : nous tombons et nous nous relevons. Le chemin de Visvamitra vers la sagesse s’est avéré plus difficile que celui de beaucoup de sages yogis : c’est pourquoi cette posture qui porte son nom est peut-être la plus difficile et la plus compliquée de toutes. Elle nous aide à garder en mémoire que le yoga, comme la vie elle-même, n’est pas toujours facile, mais qu’il vaut tous les efforts.

© Christine Love Hewitt, www.ChristineLoveHewitt.com

 

Pas-à-pas

Placez-vous debout, jambes écartées.

Tournez le pied droit vers l’extérieur et le pied gauche légèrement vers l’intérieur. Fléchissez le genou avant et ramenez l’épaule droite sous la cuisse droite. Posez fermement la main droite sur l’extérieur du pied droit, doigts écartés. Ramenez votre poids sur la main droite.

Attrapez l’extérieur du pied droit à l’aide de la main gauche et soulevez le pied. Tendez la jambe droite en pressant la cuisse contre le bras. Ouvrez la poitrine et pointez le coude gauche vers le ciel. Respirez normalement.

Fléchissez le genou droit, posez le pied au sol et redressez-vous, jambes écartées, avant de recommencer à gauche.

Yoga Girl, la yogini qui porte bien son nom

Comment avez-vous découvert le Vinyasa Yoga ?

Je faisais de la méditation quand on m’a conseillé le yoga car je souffrais de douleurs chroniques dans le dos. J’ai commencé par l’Ashtanga, avant de me diriger vers le Hatha restauratif. Cela m’a pris deux ans avant de pouvoir faire du Vinyasa, à cause de ces douleurs de dos.

 

Vous dites faire du yoga « every damn day », chaque fichu jour. Qu’est-ce qui vous motive dans cette pratique régulière ?

Ma santé ! Si je cesse de pratiquer, je le ressens immédiatement dans mon corps : je souffre du dos, je suis fatiguée, plus stressée… Me sentir en bonne santé est ma plus grande motivation.

 

Quelle est votre posture préférée ?

Elle varie. Mais la Demi-chandelle, les jambes relevées contre un mur, est une de mes préférées de tous les temps. Excellente pour le bas du dos, elle vous accompagne quoi qu’il arrive. Je l’ai beaucoup pratiquée pendant ma grossesse.

 

Quelle est votre séquence de référence lorsque vous avez très peu de temps ?

La Salutation au Soleil, car elle crée un flowagréable, elle échauffe les muscles en douceur et elle a toutes les composantes indispensables : la Torsion arrière, la Pince, le travail de la colonne vertébrale. C’est une séquence équilibrante.

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Vous parlez du tapis de yoga comme d’un environnement propice à la guérison. En quel sens ?

En dehors du tapis, le mental passe tous vos problèmes au microscope. De ce regard plein de jugement que vous portez sur vos soucis naît la souffrance. Le tapis est l’espace où le mental se transforme en corporel, où vous passez du “penser” au “ressentir”. Vous êtes pleinement présent, et non pas enfermé dans votre tête à ressasser vos problèmes – alors la guérison peut commencer. La douleur émotionnelle se loge partout dans le corps : la colère et la frustration ont tendance à se loger dans les hanches, le deuil et la tristesse vont dans le cou, le sentiment d’être submergé se retrouve dans les épaules… En travaillant sur ces parties du corps, vous pouvez vous libérer de vos émotions, et vice versa : si vous travaillez sur vos émotions, cela détendra les parties du corps correspondantes. Faite avec une intention, la pratique peut être une vraie prise de conscience.

 

Justement, parlez-nous de l’intention…

Avoir une intention, c’est se demander : quelle est la “raison d’être” de ma pratique aujourd’hui ? Trouver l’équilibre, être en paix avec quelque chose, lâcher prise ? Votre intention peut aussi être de transpirer et de passer un moment fun, pas besoin d’être trop sérieux tout le temps ! Mais il se trouve qu’on libère beaucoup d’émotions pendant la pratique du yoga ; je vois souvent des élèves pleurer pendant Savasana,par exemple. Donc il est tout à fait bon de dérouler son tapis avec une intention en lien avec son état émotionnel, pas simplement une envie physique.

 

Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux mais ne manquez jamais de rappeler l’importance de l’authenticité. Est-ce compatible ?

L’authenticité, c’est très important. On ne partage que les “bons” moments sur les réseaux sociaux, et c’est normal puisqu’on veut tous montrer nos meilleurs côtés. Mais c’est dangereux, surtout pour les jeunes utilisateurs qui passent leur vie dans ce monde virtuel. Regardez les réseaux sociaux comme eux les regardent : vous aurez l’impression que tout le monde a une vie absolument parfaite, vous ne verrez que des gens épanouis et heureux qui vivent des aventures formidables… mais ce n’est pas vrai. Même la personne la plus heureuse du monde a parfois un nuage gris au-dessus de la tête, sinon elle ne serait pas aussi heureuse le reste du temps. Je voudrais dire aux jeunes que, oui, vous pouvez montrer vos émotions, vous pouvez être tristes et en parler… Ne mettez pas un masque de joie sur votre visage tous les jours si c’est du toc.

 

Votre mantra est : « Fais confiance à la vie, elle te mènera là où tu dois aller. »Mais ne faut-il pas être proactif dans la construction de son futur ?

Eh bien, il faudrait pouvoir trouver le bon équilibre entre les deux. Je pense à ce mantra lorsque je suis face à un challenge, que je doute et que je me remets en question :« Pourquoi suis-je là ? Quel est le but de tout cela ? » Si vous passez par un moment douloureux ou s’il vous arrive quelque chose de terrible, un peu plus tard, avec du recul, vous y repenserez et verrez combien cette épreuve vous a fait grandir. Il y a toujours de la beauté dans les épreuves, mais on ne le réalise que bien plus tard. Si vous pouvez garder ce mantra dans votre cœur, même pendant les moments difficiles, vous verrez que vous retrouverez la confiance.

 

Comment créer la vie dont on rêve ?

Encore une histoire d’équilibre ! Entre d’un côté se décider sur une belle intention, méditer dessus, la visualiser, et de l’autre, travailler dur. Beaucoup de gens ne font que l’un ou l’autre, ils travaillent, travaillent, travaillent et se retrouvent démunis lorsqu’un beau jour ils se posent la question : « Mais au fait, pourquoi suis-je là ? »Il est bon d’avoir une intention aimante et positive – pour autant, vos rêves ne vont pas se réaliser simplement parce que vous êtes assis en Lotus.

https://www.instagram.com/p/BkG9ZSLluMU/?taken-by=yoga_girl

Qu’est-ce qu’un mode de vie conscient ?

Vous pouvez appliquer un lifestyleconscient à bien des aspects de votre vie. Pour moi, cela signifie, d’un point de vue émotionnel, ne pas réagir au quart de tour, ne pas tout vivre de manière dramatique, en étant fâchée, en hurlant dès qu’il m’arrive un pépin… J’essaie d’être consciente de mes émotions, et d’être présente pour mon entourage. Et deuxièmement, on peut aussi être conscient de ses choix de vie, de ce que l’on consomme, de ce que l’on jette – « Y a-t-il une raison à cela ? Est-ce que cela crée de l’énergie positive ou négative ? »

 

Parlez-nous de vos activités…

Avec mon mari, nous avons fondé Sergent Pepper’s Friends, un refuge pour les animaux, ici à Aruba, nous en recueillons de plus en plus tous les jours, et 100 % d’entre eux finissent par trouver une maison.

Nous avons créé 108, une plateforme digitale. C’est comme Netflix, mais pour le yoga : vous emportez votre yoga et votre méditation partout avec vous. On a de super profs qui font des vidéos pour ce site, c’est une vraie communauté.

Et enfin, il y a 109, notre fondation. Le principe : des retraites qui mêlent yoga et travail communautaire, autour de sept causes qui nous tiennent à cœur. Dernièrement, nous sommes partis au Nicaragua pour aider un village à avoir l’eau courante. Pendant une semaine, nous avons creusé et installé des tuyaux sous un soleil de plomb… Nous avons soutenu un orphelinat en Lituanie et un camp de réfugiés en Grèce. En août dernier, nous voulions aller au Congo avec un hôpital qui soutient les femmes victimes d’agressions sexuelles, mais la situation y est trop dangereuse en ce moment. À la place, la retraite a été organisée en Suède. Il y avait des conférences et des ateliers autour des droits des femmes, avec bien sûr du yoga. Tous les bénéfices ont été versés à cet hôpital au Congo.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Le podcast (From the heart, conversations with Yoga Girl)marche bien, ce qui est super. Je vais bientôt terminer mon deuxième livre. Celui-ci sera sur le deuil et la douleur, et comment nous pouvons utiliser l’adversité pour générer quelque chose de positif. Et ici, au studio, tous nos projets de retraites sont très excitants ! J’adorerais ouvrir de nouveaux studios à Stockholm, dans le reste de l’Europe et aux États-Unis.

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Propos recueillis par Marie-Hélène Juneja, photographie : Ben Kane

Le tapis comme maison

Dans un petit hall bruyant au carrelage froid et aux néons blafards, de jeunes hommes déplacent des chaises et des tables. Ils sont soudanais, afghans, somaliens. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils ont tous connu la guerre, le danger, la dévastation, le deuil ; ils ne partagent pas la même culture, mais ce soir ils s’activent ensemble dans le même but : faire assez de place pour dérouler leur tapis de yoga.

Le premier pas

Du yoga pour les migrants et les réfugiés : l’idée commence à émerger un peu partout dans le monde. En Allemagne, en Australie, en Angleterre, et même dans certains camps de réfugiés gérés par les Nations Unies, par exemple au Soudan du Sud. Il n’est pas rare que ces femmes, ces hommes et ces enfants déracinés, forcés à quitter leur pays au péril de leur vie, souffrent de stress post-traumatique, d’insomnies, de dépression. Le yoga serait un premier pas vers le mieux-être.

« Renforcement de l’attention, ancrage du souffle et des muscles… », énumère Karine Sourbier. À Toulon, ville qui jouxte la Méditerranée, cette professeure de yoga se mobilise avec l’association d’accueil des migrants L’Autre C’est Nous. Elle souligne aussi l’importance sociale de ces cours : « Cela leur permet d’apprendre le français, de se retrouver entre eux pour partager un moment joyeux et d’avoir une image un peu plus rassurante du pays d’accueil. J’espère qu’ils peuvent en tirer un premier sentiment d’intégration », dit-elle, avant d’ajouter que l’objectif est, à terme, de pouvoir faire des cours “mixtes” où migrants, réfugiés et Toulonnais seront mélangés.

 

La joie d’être là

Lorsqu’elle est arrivée au centre d’accueil pour donner son premier cours, Karine « a plongé dans un autre monde » :« J’ai senti tout de suite le terrible chemin que ces hommes ont traversé pour être ici. Je me suis sentie toute petite, moi, Occidentale nantie… » Les premiers venus l’aident à installer les tapis en cercle. Ils sont enthousiastes. Aucun ne sait ce qu’est le yoga. « J’ai ressenti une joie immense d’être là, de ces joies qui vous font vous sentir utiles, de ces joies qui naissent lorsque l’on fait des choses qui ont réellement du sens. Il y avait une réelle envie de partage, d’être ensemble. La joie de créer de la cohésion. »

Karine s’inspire en partie de la méthode du Trauma Sensitive Yoga développée par David Emmerson, un professeur de yoga américain, et Bessel van der Kolk, psychiatre spécialiste du syndrome de stress post-traumatique. Mais cette méthode essentiellement basée sur un lexique émotionnel étoffé est difficile à aborder avec des non-francophones. Alors Karine suit son instinct. « Nous avons fait des postures d’ouverture du thorax et d’ouverture des hanches pour apaiser les émotions ; et d’équilibre pour la concentration, l’ancrage. Pour ces dernières postures, j’aime particulièrement le silence profond qu’elles engendrent. »

Les participants aiment les postures les plus “acrobatiques”, la Grue, le Corbeau, celles qui leur permettent de se prouver qu’ils peuvent y arriver. Souleymane, 20 ans, Soudanais, explique qu’il apprécie le yoga parce qu’il a tout simplement envie d’apprendre – parce qu’à un âge où l’on a soif de connaissances, être condamné à attendre l’avancement de procédures administratives peut être désespérant. Quant à Hamoun, jeune journaliste iranien, il indique que le yoga est populaire dans son pays… et profite du cours pour poser des dizaines de questions à Karine.

Empathie sans frontières

Karine Sourbier n’a pas toujours enseigné le yoga. Professeure des écoles depuis 20 ans, titulaire d’une maîtrise de français langue étrangère (FLE), elle a voyagé et vécu dans différents pays en y enseignant le français. Et notamment en Syrie, entre 2005 et 2006. « Quelques années plus tard, j’ai reconnu, sur une photo publiée dans le journal Libération, un de mes anciens élèves du Centre culturel français de Damas… Un véritable choc. Derrière ce sniper dans un bâtiment en ruine, il y avait un homme cultivé, sensible, qui parlait français couramment, qui rêvait d’offrir à sa famille un avenir meilleur. »

Ses nouveaux élèves lui font part de leur reconnaissance à la fin de chaque cours – en peu de mots mais avec beaucoup de sourires. « Le yoga me permet d’intervenir auprès d’un public extrêmement varié : étrangers, locaux, enfants, personnes âgées, chômeurs, cadres, jeunes parents en quête de reconnexion à leurs besoins. Tous cherchent à se sentir appartenir à une communauté dont ils partagent les mêmes idéaux.Ces cours avec les migrants ont renforcé cela.C’est cette vision de l’immense communauté que peut être le yoga qui me touche le plus. » Une communauté sans frontières dont les fondations sont l’empathie, et le terreau l’envie de voir un monde en paix.

Texte : Clémentine Koenig, photographies : Sami Kilouchi

La fleur de l’âge

Dans le film Lucky (2017), on voit le personnage principal (Harry Dean Stanton dans son dernier rôle au cinéma) réaliser la série de yoga des 5 Tibétains tous les matins. Pure fiction ? Eh non : l’acteur de 91 ans pratiquait réellement le yoga quotidiennement pour rester en forme. Et il n’était pas le seul. Jamais l’âge n’a empêché qui que ce soit de pratiquer le yoga. La preuve avec deux yoginis qui nous inspirent : Éva Ruchpaul et Tao Porchon-Lynch.

Pratique éternelle

« Chaque matin quand je me lève, je me dis que ce nouveau jour va être le plus beau de
ma vie »
, confie Tao Porchon-

Lynch. Née à Pondichéry, cette charmante New-yorkaise de 100 ans (oui, 100 ans !) figure au Guinness des records comme doyenne des professeurs de yoga. Entre deux concours de danse de salon, cette sémillante quasi-centenaire continue en effet à enseigner dans le monde entier. En souplesse, elle dispense les principes d’alignement que lui a transmis B.K.S. Iyengar alors qu’elle n’avait que 8 ans, et la p uissance de la respiration dans les postures d’Ashtanga qu’elle tient de Pattabhi Jois. Son mantra : « Demain n’existe pas. Ne laissons pas l’âge nous dicter ce que nous pouvons faire ou pas. »

Pour en savoir plus sur Tao : www.thetaoexperience.com 

 

 Éva, la téméraire

Eva Ruchpaul n’a jamais pris de cours de yoga. Mais cela fait 50 ans qu’elle l’enseigne, officiant discrètement au premier étage d’un bel immeuble haussmanien de la rue de Rome à Paris : l’Institut Éva Ruchpaul, où nous l’avions rencontrée en 2017. À 89 ans (90 aujourd’hui), elle affichait un sourire éclatant et des yeux malicieux. Extraits.

Éva s’est donné ses propres cours de yoga, guidée par son mari hindou issu d’une famille de guérisseurs brahmanes. Il lui enseigne qu’elle doit faire un pacte d’alliance avec son instrument – son corps – et que l’« on ne domine rien ». Frappée par une poliomyélite à l’âge de 18 mois qui l’a laissée invalide à 85 %, elle a suivi de nombreuses rééducations avant de rencontrer ce kinésithérapeute indien qui deviendra son mari et l’accompagnera dans sa quête. Alors qu’un grand professeur lui assène « qu’elle ne peut pas être debout avec ce qu’il lui reste de vivant » à l’issue d’une onéreuse consultation, Éva demeure animée par une insatiable curiosité. Elle lit – Teilhard de Chardin, Aurobindo, Marguerite Yourcenar, Émile Durkheim… – et applique à sa propre vie le précepte

qu’elle tire de ses lectures éclectiques : « Ils se sont servis des circonstances pour provoquer leur potentiel, ils ont arrêté de subir, ce n’est pas en combattant dehors, mais en aménageant dedans qu’ils ont pu agir. »

 

C’est en lisant la Bhagavad-Gita qu’elle a forgé sa propre définition du yoga : « Le yoga, c’est l’habileté dans les actes, le quotidien, la manière dont tu tournes ta béchamel. On n’a pas besoin de mettre ses doigts de pied dans ses oreilles pour interroger son organisme, ou pour se demander : Comment te sens-tu aujourd’hui ? »

Ainsi, elle apprend le yoga à travers les livres, et comprend que « les techniques de yoga sont des nourritures d’énergie ». Elle se rend compte que lorsqu’elle réalise une posture et la tient, après un moment, elle sent son bras, « la vie lui est venue » ; mais quand elle fait dix fois le même mouvement, comme une gymnastique, son bras est fatigué, « la vie ne lui est pas venue ». « Rester dans une position sollicite l’intelligence du corps, ça circule, cérébralement aussi », explique-t-elle, puis elle ajoute en riant : « Les Indiens nous ont légué des postures, pas des gesticulures ! »

Avant de faire une séance de groupe à l’Institut Eva Ruchpaul, sa fondatrice préconise une leçon particulière. « Cela permet de percevoir ses propres rouages, de ne pas se conformer au groupe. » Chacun de nous est une « pièce unique malgré la mondialisation ! » Effet du yoga ? Nombreux sont les élèves dont la vie a été transformée… comme cette femme qui s’est mise au piano à 57 ans, et qui avant ses 67 ans est devenue concertiste et a passé son permis de conduire pour aller à ses concerts. « Le yoga ne transforme pas mais il peut donner du courage pour exercer un talent. On a tous des talents, plus ou moins grands, et un placard à talents, comme on a un placard à balais. Il révèle, il fait éclore. Si ces personnes ont fait du yoga, c’est qu’elles savaient quelque part qu’elles pouvaient trouver cet équilibre. Je suis très admirative de ce tropisme. Et cela n’a souvent rien à voir avec la motivation première qui a pu les faire venir au cours de yoga, comme cette dame qui voulait juste “perdre son derrière” et qui a fait un parcours magnifique. »

Éva Ruchpaul (à droite) et ses amies lors d’un voyage en Turquie dans les années 1970.

Et comme Éva, qui a su faire éclore ses talents sur le terreau mis à sa disposition.

« Grâce à sa grande faiblesse », elle a rencontré son mari, est devenue professeure de yoga, a eu un enfant, a ouvert un institut, a peint et dessiné des centaines de tableaux, croquis, sanguines, pastels et fusains… « Le yoga souffle sur notre talent, comme sur de petites braises. »

 

Pour en savoir plus sur Éva Ruchpaul, découvrez son portrait dans Yoga magazine #15.

Des yoginis seniors au top

Lorsque nous vieillissons, la taille de notre cortex cérébral diminue, ce qui se traduit par un déficit de l’attention et de la mémoire. Et si le yoga permettait de contrer les effets de la vieillesse ? Des chercheurs brésiliens ont mesuré l’épaisseur du cortex de femmes sexagénaires qui pratiquaient le yoga depuis au moins 15 ans. À l’IRM, elles présentaient un cortex plus épais que les femmes n’ayant jamais fait de yoga. Elisa Kozasa, la neurologue qui a dirigé l’étude, note que les asanas, le pranayama, la méditation et même la simple visualisation de postures servent à “éduquer” le cerveau, exactement comme un muscle. Longue vie aux yoginis et à leur cerveau musclé !
Source : www.frontiersin.org

Textes : Suzanne Geurts, Remco de Groot, Clémentine Koenig, Céline Dupuy

Soupe de fruits rouges

Ingrédients :

• 1 tasse de fruits rouges congelés

• ½ tasse d’eau de coco

• 1 tasse d’épinards ou d’un autre légume vert à feuilles

• 1 c. à c. bombée de purée d’amandes (en magasin bio)

• ¼ c. à c. de cannelle de Ceylan

• 1 c. à c. bombée de poudre d’açai, de poudre d’acerola ou de camu camu (facultatif)

 

Laissez les fruits dégeler pendant environ 10 min. Versez tous les ingrédients dans un blender et mixez jusqu’à obtenir une pâte épaisse et crémeuse. Versez la soupe de fruits dans un bol et mangez lentement à l’aide d’une cuillère. Saupoudrez de noix, graines et granola.

 

Recette : Marjelien Dubbers, Photographie : Saskia Lelieveld

Vers l’autonomie

Sur le tapis comme dans la vie, il est facile de nous laisser influencer par divers modèles, aussi inspirants soient-ils, qui nous dictent quoi faire, à qui ressembler. Sortir d’un schéma de simple imitation, d’une situation de relative passivité, c’est s’ouvrir à la créativité et à la réalisation, fascinante, de sa propre autonomie.

Sur le tapis…

La pratique du Yoga Ashtanga en style Mysore a ceci de très particulier qu’elle est une aventure personnelle. Pratiquer en style Mysore signifie apprendre (du professeur) une série précise de postures, dans l’ordre, puis l’intégrer seule, sur mon tapis au rythme de ma respiration, sans instruction extérieure. Cela implique de devenir indépendante. M’affranchir de la présence d’un modèle extérieur pour passer à l’action avec mes propres outils : mon corps, mon mental, mon cœur.
Au quotidien, je vois que chaque jour est différent (que chaque jour je suis différente !) et que ma pratique, quand bien même je répète les mêmes postures, est en constante évolution. Je connais le chemin, il me suffit de le suivre. Pourtant certains jours, mon corps est dense, fatigué. Vais-je négocier des raccourcis ? D’autres jours, la peur monte lorsque arrivent ces postures d’équilibre qui me rendent fébrile. Vais-je créer des variantes moins inquiétantes, ou oser essayer ? D’autres fois encore, l’énergie est là, bouillonnante, et je plonge dans ce bain de souffle en mouvement. J’apprends à m’écouter, à me connaître, à reconnaître la peur ou la paresse, le courage ou l’ego, ce qui me fait grandir, me renforce. Impossible de me mentir ou de m’appuyer sur les autres. Chaque choix est le mien. Dans l’espace de mon tapis, je suis autonome. Je fais s’élever en moi la voix qui guide mon souffle, mes salutations, mes postures, ma relaxation… Le maître, c’est moi. L’élève, c’est moi.

… dans la vie

Adolescente, j’ai toujours été une grande fan : combien de chanteuses, d’actrices n’ai-je pas rêvé d’être ! Influencée par des modèles extérieurs, je me pliais aussi docilement à l’autorité de mes parents et professeurs. Pour mes choix de vie, il m’a souvent fallu l’assentiment de mon entourage, comme si chaque pas nécessitait d’être validé par d’autres que moi.
Ce que me donne la pratique aujourd’hui, c’est la faculté d’être, je pense, la première personne que j’interroge, et au final la seule qui décide !
Tout récemment, deux événements ont secoué mon quotidien : une crise profonde de mon couple et la proposition inattendue d’un nouveau travail. Fragilisée, je n’étais plus sûre de rien, incapable de prendre une décision. En quelques jours, je me suis inondée d’avis extérieurs, d’opinions, de conseils, si bien qu’au fond de moi, je me sentais encore plus perdue.
Chaque matin, j’ai pratiqué. Agitée de pensées et de peurs, je me suis accrochée à ma séquence, son ordre bien précis, à mon souffle, à mon guide intérieur. Mille fois j’ai voulu m’arrêter, je n’arrivais pas à être présente. Pourtant quelque chose au fond brillait et me disait : reste, continue. Enfin un jour, repliant mon tapis, une vague puissante m’a envahie. Je me suis sentie si forte, si capable, si sûre de moi !
J’ai appelé mon client et j’ai affirmé : cette mission est pour moi, je relève le défi. J’ai fait face à mon compagnon et j’ai affirmé : cette relation n’est pas juste pour moi, elle me contraint et me rend dépendante. Il faut nous transformer, ou j’avancerai seule.
Le plus précieux don du yoga dans ma vie de tous les jours, c’est cette prise de conscience de mon autonomie. Ma pratique m’aide à développer cette capacité à sentir plus clairement quel est mon chemin. À décider : j’agis, en conscience, et surtout en confiance. Et chaque jour, je déclare mon indépendance. Je déploie mes propres ailes de lumière. Car si je ne suis pas moi, qui le sera ?

Texte : Helen Eastwood (Anandakala Yoga à Montreuil), Photographie : Isabelle Nègre

La digestion

Une bonne digestion, c’est la recette idéale pour être en parfaite santé – voilà ce que dit l’ayurvéda, cette médecine traditionnelle indienne qu’on surnomme aussi la “petite sœur du yoga”. Le mot sanskrit pour “digestion” est  agni, qui signifie aussi “feu”. Un système digestif en bonne santé, c’est aussi une source de chaleur et de clarté mentale. Ce n’est pas un hasard si, en Inde, on considère le feu comme sacré, une force transformatrice. C’est lui qui déclenche la métamorphose qui a lieu dans le corps après chaque repas : la transformation d’aliments grossiers (la nourriture que nous ingérons) en éléments simples (les nutriments que nous tirons de cette nourriture). Ces nutriments produisent l’énergie subtile (prana) qui nourrit le corps et l’esprit. L’état de notre feu intérieur a donc une influence directe sur notre bien-être.
Le feu est aussi un des cinq éléments qui constituent l’Univers, selon la philosophie yogique. On retrouve ces éléments dans la nature, mais aussi dans le corps humain. Le feu est particulièrement actif autour du nombril, là où se trouve la majorité des organes digestifs. La digestion fonctionne bien lorsqu’elle brûle comme un feu crépitant. Pas trop doux, mais surtout, pas trop vif. Quand le feu brûle trop fort, il consume trop vite notre énergie si précieuse. Pour garder une digestion équilibrée, les yogis utilisent depuis des siècles l’Uddiyana Bandha, une technique qui masse intensivement les organes du ventre et aide à faire disparaître les tensions.

Exercices pour la digestion

Voici quelques postures qui stimulent le transit, préviennent la constipation et détendent le système nerveux.

Massage doux du ventre

Stimule le transit et prévient la constipation. Posez les mains sur le ventre, pouces vers le nombril et doigts vers les aines. Pressez doucement les mains contre le ventre et faites des mouvements circulaires, dans le sens des aiguilles d’une montre – c’est-à-dire dans le sens des intestins et de la “sortie”.

Posture de Libération des vents
(PAVANA MUKTASANA)

Cette posture aide à évacuer l’air des intestins. Allongez-vous sur le dos sur le tapis et remontez vos genoux sur votre poitrine. Entourez vos genoux avec vos bras et relevez la tête pour mettre votre nez entre les genoux et expirez. Restez 10 secondes en respirant tranquillement. Reposez lentement votre tête sur le tapis. Répétez 5 fois.

Mukha Dhauti Kriya

Un exercice préparatoire pour Uddiyana Bandha. Placez-vous en Montagne (Tadasana), pieds écartés et mains sur les cuisses, doigts vers l’intérieur.  Le haut du dos est légèrement arrondi. Inspirez profondément, puis expirez avec force par la bouche – comme si vous faisiez sortir tout l’air d’un seul coup. Pendant l’expiration, rentrez le ventre. Détendez-le. Répétez 5 à 10 fois.

Uddiyana Bandha

On l’appelle aussi “verrou abdominal”. Placez-vous dans la même position que pour la posture précédente. Inspirez profondément, puis expirez profondément par la bouche. Restez penché en avant pour bien vider vos poumons. Détendez le ventre, puis rentrez-le le plus possible, vers l’intérieur et vers le haut. Essayez de tenir au moins 15 secondes. Ensuite, détendez le ventre et inspirez doucement. Respirez normalement pendant quelques instants, avant de répéter l’exercice. Répétez jusqu’à 10 fois.

La Torsion
(ARDHA MATSYENDRASANA)

Asseyez-vous, vos jambes devant vous. Pliez votre jambe gauche et placez votre jambe droite par-dessus, le pied droit vient contre l’extérieur de la cuisse gauche. Étirez votre dos. Sur une expiration, tournez-vous vers la droite et placez votre main droite juste derrière vos fesses. Mettez votre bras gauche contre l’extérieur de votre genou droit. Regardez par-dessus votre épaule droite et tournez un peu plus loin à chaque expiration. Revenez et répétez vers la gauche en inversant les jambes.

Respiration rafraîchissante
(Sitali Pranayama)

Si le feu de votre système digestif est trop vif, faites cet exercice. Asseyez-vous confortablement, dos droit. Faites un “O” avec la bouche et enroulez les côtés de la langue vers l’intérieur. Tirez légèrement la langue. Inspirez lentement et profondément par l’extrémité de la langue, comme si vous aspiriez l’air à travers une paille.
Puis expirez lentement et profondément par le nez. Répétez pendant 2 à 3 minutes.

Texte : Saskia Grootegoed Illustrations: Ingrid Bockting

Le feu intérieur d’Iyengar

Il était connu comme “le Michel-Ange du yoga” en raison de l’expression qu’il donnait à ses postures, transformant chacune d’elles en œuvre d’art stylisée. Àla fin de sa vie, le grand maître indien Bellur Krishnamachar Sundararaja (alias B.K.S.) Iyengar, mort en 2014 à l’âge de 95 ans, n’aurait pas osé rêver 50 ans plus tôt que le yoga devienne un jour si populaire. Il était loin d’imaginer aussi qu’il jouerait un tel rôle dans ce succès. En 2004, il a même été élu par le Time Magazine comme l’une des 100 personnes les plus influentes au monde. Nonagénaire et toujours infatigable, le maître de yoga continuait d’appeler les personnes à « traverser le grand fleuve, de la rive de l’ignorance à celle de la connaissance et de la sagesse ».

Tout comme les autres courants du yoga, le Yoga Iyengar trouve son origine dans le Hatha Yoga classique et a pour base philosophique les Yoga sutra de Patanjali, des textes vieux de 2000 ans décrivant le chemin vers l’illumination. Dans ses livres et interviews, Iyengar insistait sur le fait qu’il n’avait pas inventé une nouvelle sorte de yoga, mais qu’il lui avait donné un nouveau costume.

B.K.S. Iyengar et Yehudi Menuhin

Ambitieux et accessible

À première vue, le Yoga Iyengar semble très axé sur la performance physique, en raison de l’accent mis sur la précision, l’alignement du corps, le maintien très long des postures, l’emploi d’accessoires comme des blocs ou des sangles, ou encore le fait de se voir corrigé durant les leçons.

Mais les apparences sont trompeuses… car une étape importante vers la croissance spirituelle est d’équilibrer son corps parfaitement. Selon le guru, ou Guruji, comme ses élèves le surnommaient avec respect, le corps est la porte vers l’âme. Cette porte doit s’ouvrir et cela ne se fera ni en forçant, ni en attendant passivement, mais en pratiquant le yoga de manière extrêmement attentive et précise. Durant l’exécution des asanas, l’équilibre apparaît : entre la gauche et la droite, entre le haut et le bas, jusque dans chaque fibre, chaque muscle, chaque articulation. L’équilibre s’installe entre le corps et l’esprit, entre raison et sentiment, entre l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit.

« Je vous montre, puis c’est à votre tour », nous explique la dynamique Laura Brembilla à Atma Yoga, un studio parisien spécialisé dans cette discipline. Laura s’est formée auprès de Christian Pisano, Faeq Biria et Zubin Zarthoshtimanesh, trois proches disciples de Sri B.K.S. Elle nous corrige un par un, pour nous inciter à sentir l’alignement juste. C’est cet alignement précis qui déverrouillera l’énergie. Par exemple, en Guerrier I et II, nos hanches sont “naturellement” (par habitude, par paresse) en arrière. En les poussant lentement vers l’avant, millimètre par millimètre, on peut avoir la sensation très physique de s’ouvrir et de débloquer une force phénoménale dans son bassin.

B.K.S. Iyengar et Faeq Biria

« Sans la rigueur, il est simple et facile de contourner les obstacles en restant à la surface. L’ego est très habile pour éviter d’aller dans la profondeur de l’être », affirme Monica Bertauld, fondatrice du Centre de Yoga Iyengar de Chatou. « Mais dès que la précision entre en jeu, nous avançons progressivement, couche par couche, pour pénétrer vers une sensibilité de plus en plus intime et subtile. Au départ, notre corps est comme une construction de fortune, bancale, incomplète, déséquilibrée mais pleine de potentiel. Chaque muscle est employé au petit bonheur la chance, faisant vaguement ce qu’il doit faire de façon réactive et automatique. L’Iyengar est un mode d’emploi que nous, architectes du vivant, apprenons à utiliser pour révéler nos potentiels. Ainsi, au fil de la pratique, l’édifice qu’est notre corps devient une cathédrale où le chant de l’âme résonne et vibre harmonieusement », explique l’ancienne présidente de l’Association Française de Yoga Iyengar.

Dénouer les blocages

Iyengar souligne dans L’Arbre du yoga (Buchet-Chastel, 2012) l’importance de l’“irrigation du corps”. Pour cela, ce dernier doit être pourvu jusque dans ses moindres recoins de prana, mot sanskrit désignant l’énergie subtile ou la force vitale. Par des postures et le contrôle de la respiration (pranayama), le corps devient plus sensible et plus ouvert, de manière à pouvoir absorber cette force vitale. Il a alors la possibilité de se synchroniser sur la même fréquence subtile que l’esprit, et l’unité se recrée entre les deux.

À l’origine, nous ne sommes pas censés ressentir notre corps et notre esprit comme des entités séparées. Selon Iyengar, nous avons cette sensation uniquement parce que nous avons fait de notre corps une forteresse de tensions et d’émotions. Par notre attachement à cette forteresse, la matière, nous nous fermons à la conscience supérieure, la sagesse. L’art du yoga consiste à libérer ces blocages pour que nous nous muions en êtres réceptifs. « Le mental est habile pour contourner les blocages et rester dans une sorte de confort – confort qui ne permet pas de lever les barrages pour faire couler la conscience dans toutes les cellules, souligne Monica Bertauld. Les asanas mettent le doigt sur les nœuds. De fil en aiguille, nous explorons et il se produit une “désomatisation”, c’est-à-dire une dissolution de nos mémoires émotionnelles et de nos conditionnements. Cela libère le corps en profondeur et transforme graduellement l’inconscient en conscient, l’état de veille en état d’Éveil. »

Le yoga peut également aider à prévenir et à combattre les maladies en stimulant la capacité autorégénératrice du corps. Des scientifiques chinois et indiens expliquent cet effet par l’augmentation des globules blancs dans le corps, la circulation optimale de l’énergie et d’un sang riche en oxygène dans chaque cellule. La longévité d’Iyengar lui-même démontre le pouvoir guérisseur du yoga. Aucun médecin, en effet, n’aurait osé parier sur le fait qu’il atteindrait l’âge de 95 ans dans une forme aussi éclatante. Atteint de la tuberculose et de la malaria à 14 ans, Iyengar s’est mis intensivement au yoga, s’entrainant plus de dix heures par jour, et a réussi à s’autoguérir. À 16 ans, il était déjà  élève de Krishnamacharya, qui fut également le maître du célèbre yogi Pattabhi Jois. Lorsque ses élèves et adeptes lui ont demandé d’enseigner et de diffuser sa vision moderne du yoga, ce qui avait commencé comme un moyen de combattre sa maladie s’est transformé en mission de vie.

Photographie : Jake Clennel

Tenir bon

Sa rencontre avec le violoniste internationalement reconnu Yehudi Menuhin en 1952 lui a ouvert les portes de l’Occident. Quand Guruji a lu dans The Times of India que Menuhin connaissait le yoga, il a invité le musicien pour une série de postures Iyengar. Menuhin était enthousiaste et a confié à Iyengar n’avoir jamais éprouvé autant de joie. Les deux hommes sont devenus amis et Menuhin a invité Guruji à venir donner cours à Londres, en Suisse et à Paris.

Pour atteindre son but, cependant, Iyengar a dû plus d’une fois surmonter le racisme. C’est ainsi qu’il s’est vu interdire, dans un hôtel où il séjournait en Angleterre, en 1954, de prendre le petit déjeuner dans la même salle que les Blancs. Il a subi une discrimination semblable en 1956 aux États-Unis quand, seul homme de couleur, il n’a pu monter dans l’avion qu’après les autres. Il a envers et contre tout persisté dans sa mission de faire connaître le yoga et donné des centaines de démonstrations. Il existe depuis lors plus de 180 instituts de Yoga Iyengar reconnus dans le monde et des milliers d’écoles et de centres. En Occident, le courant compte plus d’un million d’adeptes.

Lumière intérieure

L’immense clairvoyance de B.K.S. Iyengar en a fait un maître exceptionnel pour Faeq Biria, qui fut son proche disciple pendant plus de 40 ans. « En une seconde, il était capable de tout voir en vous, sur les plans physique et mental. Mais il ne s’en vantait pas, et surtout, ce qui est extraordinaire, il ne le cherchait pas. Ce qui créait une forme d’innocence très touchante chez lui. » Tous les ans, le fondateur du Centre de Yoga Iyengar de Paris retourne à Pune pour continuer à se former et à entretenir le lien avec les enfants de B.K.S. Il se souvient de la grande lucidité de Guruji : « Quand mon maître m’a dit d’aller enseigner en Occident, je lui ai demandé le message qu’il voulait que je répande. Il m’a répondu : “L’homme pressé du XXe siècle n’a pas de temps à perdre. Il lui faut un enseignement qui lui apporte un maximum de bénéfices en un minimum de temps : les asanas et les pranayamas.” »

Il affirme également qu’un « des chefs-d’œuvre de B.K.S. Iyengar est d’avoir utilisé des accessoires afin que les gens puissent goûter à ce que la posture peut créer, sans en trahir l’essence ». Monica Bertaud le confirme : grâce aux sangles, aux coussins, aux blocs, tout le monde peut progresser vers une posture plus juste, plus claire. Celle qui aura une plus grande efficacité physiologique et psychologique. Les accessoires servent à s’approcher au plus près de l’essence de la posture, à en comprendre sa structure profonde. Ensuite, peu à peu, ils deviennent superflus.

Pour Faeq Biria, le Yoga Iyengar nous rappelle que le corps est la gaine de l’esprit. « Le mental a des fenêtres sur l’extérieur : ce sont les cinq organes des sens, que le Maître appelait “sens de perception”, se rappelle Faeq Biria. Quand on parvient à fermer les volets, le mental retourne vers sa source : la lumière intérieure. Il y a tant à découvrir… La posture vous met face à face avec vous-même. Vous êtes devant un miroir qui magnifie tout. Vous faites alors la plus belle des rencontres : avec vous-même. » Une rencontre qui a transcendé Iyengar. Comme il l’écrit lui-même dans La Voie de la paix intérieure : « Je n’ai pas pris ma retraite et ne le ferai jamais. Je fais en sorte que le feu intérieur continue de brûler. »

Texte : Clémentine Koenig et Marjolein Seegers

 

La puissance de l’harmonie

C’est un lieu qui leur ressemble. Le Shala (“maison” en sanskrit), inauguré en septembre 2015, est une vaste pièce à l’énergie solide, baignée dans une douce lumière de fin d’après-midi.

Malena Beer

Un ancien studio d’artiste où l’on se sent instantanément… bien. Apaisé. Accueilli. Et artistes, elles le sont. L’Italienne Silvia et l’Argentine Malena sont toutes deux danseuses et chorégraphes professionnelles, et continuent de pratiquer la danse en dehors de leurs heures de yoga. Helen, la plus jeune, d’origine anglaise, allie design de bijoux et créations lumineuses (on retrouve ses installations à la Fête des Lumières de Lyon et de Pékin). Mais c’est sur le tapis que cet incontournable trio créatif s’est soudé. Ensemble, de Montreuil à la Toscane en passant par le Portugal, elles enseignent un yoga tantôt dynamique, tantôt lent, mais toujours ancré dans la pleine conscience.
Helen, mèches blondes et regard doux, Silvia, chignon flou et tatouages, Malena, longue chevelure brune ondulée et sourire bienveillant. Autour d’un thé vert et quelques dattes fraîches, elles livrent leur histoire. Une histoire d’amitié, de voyages, de rencontres… et de lâcher-prise.

Énergies complémentaires

L’ardeur, la discipline, le travail : rien n’est jamais facile. Mais pour Silvia et Malena, tout advient « comme une évidence. Sans forcément croire au destin, on peut croire en sa propre force ». Toutes deux ont eu la danse comme porte d’entrée vers le yoga : quelques postures pour s’échauffer, recommandées par leurs professeurs respectifs, mais rien de très fouillé. En 2003, quittant son Argentine natale pour la France, Malena, « toute perdue à Paris », traverse un moment d’adaptation éprouvant. C’est instinctivement qu’elle se tourne vers le yoga. La pratique quotidienne, autodidacte (elle n’a alors pas encore les moyens de se payer des cours), sera pour elle une bouée de sauvetage. Sur le tapis, elle se sent « centrée, [elle] sent, [elle] observe. » Elle fait connaissance avec sa future amie Silvia en 2005, lors d’un stage auprès de Caroline Boulinguez – la seule formation de professeurs d’Ashtanga Vinyasa Yoga qui se fait en trois ans.
Séduites par ce yoga énergique qui se base sur la synchronisation précise du souffle et des mouvements (ou vinyasa en sanskrit), elles entreprennent en 2009 un voyage aux sources de l’Ashtanga : destination Mysore, dans l’État du Karnataka en Inde, la ville qui a vu naître ce style de yoga grâce à Sri K. Pattabhi Jois (1915-2009). Un véritable voyage initiatique, qui leur donnera envie de revenir en Inde, encore et encore. Une fois par an, précisément ! C’est à Goa, par exemple, qu’elles font connaissance avec le couple allemand Rolf et Marci Naujakot, dont elles nous montrent une petite photographie encadrée : tout sourire, Malena et Silvia posent avec leurs maîtres.

Silvia Di Rienzo

Ensemble, elles font le tour du globe et « galopent sur le tapis », selon l’expression de l’énergique Silvia. Pourtant, c’est à Montreuil qu’elles ont choisi de poser leurs valises en 2015. « Anandakala est avant tout une association. Il nous paraît important de participer à la vie de quartier. » Un quartier qu’elles adorent : « Le côté “village” de Montreuil, le cinéma Le Méliès, les chai au lait de soja qu’on prend au coin de la rue… Tout en l’ayant trouvé très naturellement, organiquement, on aime passionnément notre point ­d’­attache. » Toutes trois tiennent à ce que le yoga soit accessible en se fondant dans la vie quotidienne et culturelle de leur ville. « Le yoga est un support pour la vie, et non l’inverse », suggère Silvia.

 

L’union fait la force

À leur retour d’Inde en 2009, Malena et Silvia entreprennent de délivrer un enseignement nomade dans les studios parisiens qui veulent bien les accueillir. Un noyau d’adeptes prend forme petit à petit. Noyau dont fait partie une certaine Helen, venue s’essayer au yoga sur les recommandations d’une ostéopathe… particulièrement clairvoyante ! Ses professeurs n’en reviennent pas : Helen est curieuse de tout, profondément assidue, leur pose mille questions et les abreuve de commentaires à la fin de chaque cours. « Elle nous écrivait des romans ! On s’est dit : c’est elle qu’il nous faut », confie Malena. Mais Silvia et elle le savent : tout vient à point à qui sait attendre. Chaque chose en son temps… Alors, lorsque Helen demande à Silvia comment « approfondir sa pratique », celle-ci lui offre une réponse ­étonnante : « Tu trouveras ton maître. » « Sa réponse m’a laissée pantoise ! » se souvient Helen.

Helen Eastwood

Les trois femmes le répètent comme un mantra : les bonnes nouvelles arrivent lorsque l’on est au bon endroit, au bon moment. Et pour cela, un seul facteur entre en jeu : notre capacité à s’arrêter pour observer notre vie avec bienveillance et ouverture d’esprit. À cet instant, les éléments “s’alignent” et l’on réalise tout à coup notre potentiel. « Les choses se présentent à vous au moment où vous êtes prêt à les recevoir », résume Helen. Exit l’acharnement stérile, l’attitude défaitiste ! « Dans la vie comme dans la pratique des asanas, tomber n’est pas une fatalité, rappelle Silvia, philosophe. On s’arrête, on respire… et on recommence. »
C’est l’Anglais John Scott qui saura détecter en Helen le potentiel d’une future enseignante. En elle, cet ancien élève de Patthabi Joi

s décèle un « bourgeon de yoga » prêt à fleurir. En lui, Helen trouve son maître lors d’un stage à Londres. Diplôme en main, elle rejoint tout naturellement les cours de l’association de Malena et Silvia, Anandakala Yoga. D’abord pour effectuer des remplacements en cas d’urgence, puis en tant que professeur à part entière.

Merveilles microscopiques

Au fil des cours, ateliers et retraites estivales est né le Yoga Immersif. Cette forme de yoga très délicate allie des postures tenues sur la durée et une méditation de pleine conscience. « Au début, les élèves nous demandaient de faire des focus sur des asanas, des positions particulières. Mais pratiquer ce genre d’exercice en fin de journée, quand on est fatigué, ne sert à rien », explique Malena. Les professeurs cherchent alors « quelque chose de lunaire, doux, profond », qui leur permettrait d’allier tout ce qu’elles ont appris jusque-là : lectures, danse, chants, mantras…
Le Yoga Immersif prend la forme d’un « voyage anatomique, énergétique, émotionnel ». Il est, surtout, une véritable leçon de subtilité puisqu’il implique un travail de visualisation incroyablement précis : « Nous nous réapproprions notre corps en passant par le biais physiologique : tissus, muscles, nerfs, veines… Nous nous concentrons sur des choses qui relèvent de l’infiniment petit pour chercher ce que l’on appelle le corps subtil. » Difficile à imaginer ? « Cela paraît abstrait, mais c’est en fait un engagement au micromillimètre près », souligne Helen. Silvia, elle, raconte comment un élève l’a remerciée à la fin d’un cours en affirmant « n’avoir jamais ressenti son corps d’une telle manière ». Pendant les cours de yoga immersifs, Silvia et Malena entrent elles-mêmes en état méditatif – « C’est énorme, on sent presque les microparticules dans l’air, notre toucher est comme décuplé… Bref, on va très loin, c’est un peu surréaliste ! » s’enthousiasme Helen. Pour elle, le yoga « affine ta relation au monde, aux éléments qui t’entourent et aux autres individus ». Il existe par exemple « une continuité de ce que tu fais sur ton tapis à ce que tu mets dans ton assiette », complète Malena. Une continuité, tout comme les énergies d’Helen, Silvia et Malena semblent idéalement complémentaires. Comme trois pièces d’un puzzle. Elles forment un trio complice, rieur, tactile, qui n’est pas sans rappeler l’étymologie sanskrite du mot “yoga” : union.

Texte : Clémentine Koenig, Photographies : Isabelle Nègre

Trouvez votre pierre

Elles ont été formées par la chaleur volcanique, l’eau claire et l’air pur… ce qui en fait de vrais petits concentrés d’énergie. Les milliers de cristaux et de minéraux qui existent possèdent chacun ses propres vertus bienfaisantes.

Méditez et choisissez

Asseyez-vous dans une position confortable, dans un lieu où vous ne serez pas dérangé. Fermez les yeux, inspirez puis expirez calmement dix fois, par le nez. Ouvrez les yeux et observez les six pierres sur l’image ci-dessous. Continuez à respirer calmement et laissez les formes, couleurs et textures de chaque pierre vous imprégner. Y a-t-il une pierre qui vous attire particulièrement ? Laissez votre intuition guider votre choix.

La pierre que vous avez choisie peut avoir un message à vous transmettre. Peut-être s’agit-il d’une question ou d’un dilemme auxquels cette pierre peut apporter une réponse. Vous pouvez également faire la démarche inverse : avez-vous un problème particulier ? Pour chaque pierre, vous trouverez une description des problèmes qu’elle peut aider à résoudre. Si vous vous procurez la pierre en question, vous pouvez méditer en la tenant dans votre main et en formulant l’affirmation correspondante.

 

  1. La tourmaline brune – Équilibre et clarté

Si vous avez choisi la tourmaline brune, il est important pour vous d’accepter que vous ne pouvez pas tout résoudre tout seul. N’ayez pas peur, lorsque cela s’avère nécessaire, de demander de l’aide. Si vous vous ouvrez à cette idée, vous gagnerez en équilibre. La tourmaline brune permet de tenir bon dans toutes les situations, apporte le calme, aide à établir des priorités et à garder les pieds sur terre. Cette pierre aide à développer la faculté de distinguer l’essentiel de l’accessoire et de faire la différence entre ce qui réclame une attention immédiate et ce qui peut attendre. Elle aide également à se défaire de ses mauvaises habitudes, comme le tabagisme ou le grignotage.

De toutes les sortes de pierres, c’est probablement la tourmaline qui présente le plus de variations. Ses différentes variétés recouvrent l’ensemble du spectre chromatique, chaque couleur disposant de propriétés uniques. Une vieille légende raconte que cette pierre a voyagé au travers d’un arc-en-ciel et a ainsi pu en retenir les différentes couleurs.

Affirmation :« C’est avec un regard clair et sobre que j’avance vers le futur. »

Méditer pour la clarté d’esprit : si votre liste de choses à faire devient trop longue et que le stress qui s’ensuit réclame son dû, méditez avec une tourmaline brune. Cette pierre est utile dans les périodes extrêmement chargées, lorsque vous avez trop de choses en tête et que vous ne parvenez plus à penser clairement, et également lorsque vous vous sentez seul, ou que vous avez du mal à demander ou à accepter de l’aide.

 

 

  1. Le quartz rose – amour et pardon

Si vous avez choisi le quartz rose, vous pourriez commencer par être plus doux avec vous-même, et vous êtes encouragé à laisser partir déceptions et rancœurs. Le quartz rose soigne vos blessures et vous apprend à pardonner et à oublier. C’est également le cristal idéal en cas d’insomnies ou de cauchemars ; il apporte des rêves splendides. Le quart rose est souvent appelé “cristal de la réconciliation et de la compassion”. Cette pierre vous incite à vous libérer de vos fardeaux, afin de vivre une vie pleine d’amour, à l’écoute de votre cœur. Elle vous montre que vous ne pouvez plus imputer aux autres les choix que vous avez faits, ni vos erreurs. Soigner vos blessures exige que vous acceptiez votre propre part de responsabilité et que vous vous pardonniez aussi vous-même. Quand Adonis, le dieu grec de l’amour, est attaqué par Arès, dieu de la guerre, Aphrodite vole à son secours. Elle se blesse alors à un rosier et son sang se mélange à ceux d’Adonis et d’Arès. À l’endroit où leurs trois sangs se rencontrent, le quartz blanc se transforme en quartz rose.

Affirmation :« Je suis plein d’amour, aussi bien pour les autres que pour moi-même. »

Méditer pour l’amour et la compassion : lorsque vous vous sentez blessé ou que la colère vous gagne, le quartz rose console et adoucit. Cette pierre est également utile en cas de disputes, d’impatience, de chagrin d’amour, et elle aide à développer la compassion.

 

  1. La calcite orange – optimisme et confiance

Si vous avez choisi la calcite orange, vous avez sans doute besoin de plus d’optimisme et de confiance, y compris en vous-même. Tentez de sortir du confort familier de votre carapace, et faites place au plaisir et à la spontanéité. Ce n’est qu’au moment où vous abandonnerez certaines idées et croyances sur vous-même que vous accéderez à votre véritable zone de confort. La calcite orange apporte progrès, optimisme et fécondité. Cette pierre vous apprend que vous pouvez vous ouvrir et vous révéler sans risquer de vous perdre. Si vous avez des problèmes concernant votre corps, la calcite orange vous aidera à prendre conscience de sa beauté et à le considérer comme un superbe temple. À l’époque préhistorique, la calcite orange était considérée par les peuples baltes d’Estonie et de Lituanie comme un cadeau de la déesse du soleil, Saule, au dieu de l’hiver. Cette pierre rappelle aux humains qu’après une période sombre, le soleil et l’optimisme finissent toujours par revenir.

Affirmation :« Je me sens en sécurité, car je sais que je suis la solution. »

Méditer pour l’optimisme : vous sentez-vous peu sûr de vous, ou bloqué dans une situation donnée ? La calcite orange vous donne confiance en la possibilité d’un dénouement heureux. Cette pierre s’avère utile en cas de chagrin, de manque d’assurance et de problèmes en apparence insolubles. Elle appelle à la sensualité et aide à avoir une meilleure image de soi.

 

  1. Le jaspe océan – sagesse et droiture

Si vous avez choisi le jaspe océan, peut-être avez-vous actuellement besoin de sagesse et de droiture. Cette pierre veillera à ce que vous restiez objectif et intègre. Il est difficile d’être toujours complètement honnête : la peur de blesser quelqu’un ou d’être impopulaire est constamment présente. Il vous faut pourtant prendre ce risque, si vous décidez d’être intègre et de combattre l’injustice. Le jaspe océan vous protège de la tendance à vouloir changer trop de choses en même temps. Ainsi, vous éviterez plus facilement les écueils de l’incompréhension ou de l’indiscrétion. Le jaspe océan, “pierre de l’âme et de la conscience”, était dans un passé lointain souvent porté par les rois, les ecclésiastiques ou les juges. Cette pierre leur rappelait les responsabilités liées à leurs fonctions et les assistait lorsqu’ils devaient faire valoir la justice, avec sagesse.

Affirmation :« Je parlerai sans peur, avec droiture et sagesse. »

Méditation pour l’honnêteté : cette pierre vous donne la sagesse et le courage nécessaires afin de vous exprimer contre les injustices et les préjugés. Le jaspe océan peut vous aider lors de la prise de décisions difficiles, si vous débutez à un poste d’encadrement, et s’avère utile si vous souhaitez améliorer vos techniques de communication, ou si vous êtes victime de médisances.

 

  1. L’œil de tigre – courage et succès

Si vous avez choisi l’œil de tigre, il se peut que vous ayez à gagner à sortir de l’ombre et à être plus fier de vous. Pour atteindre le succès, il est parfois nécessaire de se mettre en valeur et de montrer ses qualités. Vous verrez que si vous avez le courage d’aller vers le succès, celui-ci n’attend que vous. L’œil de tigre renforce la volonté et apporte courage et persévérance.

Dans la mythologie orientale, le tigre symbolise l’héroïsme et le succès. Il ne connaît pas la peur et sait exercer son pouvoir de manière pertinente. C’est pourquoi les guerriers portaient souvent un œil de tigre sur eux, afin de rester vaillants et d’aller à la victoire. L’œil du tigre vous donne non seulement du courage et de la confiance en votre propre réussite, mais vous apprend aussi à abandonner de vieilles peurs, afin de pouvoir aborder le futur de plein front.

Affirmation :« Je me remplis de lumière dorée, et je suis confiant dans ma réussite. »

Méditation pour le courage et le succès – si vous êtes sur le point de commencer une nouvelle phase de votre vie (un nouvel amour, emploi ou projet), méditez avec un œil de tigre.

 

  1. L’améthyste – calme et concentration

Si vous avez choisi l’améthyste, vous éprouvez peut-être, pour le moment, des difficultés à vous concentrer. L’améthyste, relaxante, vous permet d’établir le contact avec votre intuition et à lui faire confiance. Elle vous aide ainsi à ne plus vous tracasser, ce qui de toute manière ne résout jamais rien. Cette pierre apporte le calme et une nouvelle énergie. Elle exerce une action apaisante sur le système nerveux, également chez les enfants.

Les premiers chrétiens portaient une améthyste, en symbole de leur foi et pour se protéger du mauvais œil. Elle aurait même été la pierre de saint Valentin, qui la portait comme symbole d’amour et de bonheur. Si vous entamez une nouvelle relation ou que vous souhaitez consolider une relation existante, l’améthyste est là pour vous aider.

Affirmation :« Je sais que tout ira bien. »

Méditer pour le calme et la concentration – l’améthyste est la pierre idéale si vous souhaitez méditer afin d’approfondir votre relation avec vous-même, ou pour développer votre intuition. Elle est aussi utile dans les moments où vous vous sentez tourmenté, ainsi qu’en cas d’insomnie, de problèmes au sein d’une relation, de migraines, de problèmes financiers et dans l’attente d’un résultat (examens scolaires, médicaux…).

 

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