Quelques mot de… Christine Castillon

Pourquoi avez-vous choisi le Yoga Iyengar ?
Après avoir été libraire pendant une dizaine d’années, j’ai commencé à avoir des problèmes de dos. Quand j’ai finalement laissé le tai-chi pour le yoga, c’est tout un univers qui s’est ouvert à moi. Au début, j’ai pratiqué plusieurs styles de yoga qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Puis j’ai essayé le Yoga Iyengar. B.K.S. Iyengar a réellement révolutionné l’approche du yoga par la précision qu’il a apportée aux ajustements, aussi bien dans la posture que dans les techniques de pranayama. Quand on a goûté à ce travail profond d’alignement, rien d’autre ne peut plus nous satisfaire. C’est une véritable addiction ! J’ai étudié le yoga à l’université et je n’imaginais pas à l’époque qu’il était possible de vivre ce dont parlaient les textes anciens.

C’est quoi être professeur de yoga pour vous ?
Le professeur n’est pas le guru. C’est juste un transmetteur. Transmettre sans distorsion demande de se vider de soi, de devenir un simple canal, et de s’ouvrir aux autres. C’est un art difficile. Quand j’ai compris que le yoga était un outil très efficace, j’ai eu à cœur de le faire connaître. Pour moi, c’est un outil universel de reconnexion et de rééquilibrage : une sorte de couteau suisse pour se reconnecter à soi et aux autres, sur tous les plans.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer dans le Yoga Iyengar ?
Trouver un professeur certifié et suivre toutes les étapes de l’apprentissage sans sauter un seul palier. Lire L’Arbre du yoga ou La voie de la Paix intérieure de B.K.S Iyengar, qui décrivent le processus entier de la “transformation” que le yoga peut apporter dans notre vie. Être à l’écoute de soi et étendre les perspectives. Il se pourrait bien qu’on vous enseigne plus que vous n’aviez prévu d’apprendre.

Une personnalité qui vous inspire ?
B.K.S. Iyengar, bien sûr ! Non seulement par ses enseignements et ses écrits, mais aussi par le cheminement qu’il a inscrit en nous. Sri M représente une démarche en tous points remarquable et salutaire dans l’Inde d’aujourd’hui. Il a connu l’initiation classique dans les Himalayas, a été longtemps responsable des centres Krishnamurti et à présent son institut œuvre sur le plan social et éducatif de façon très active pour rapprocher les différentes communautés religieuses.

En savoir plus le Yoga Studio Approches

Retrouvez d’autres interviews de professeurs de yoga dans Le Grand Guide du yoga actuellement en kiosque.

Ma Parenthèse

Morgane et Daphné, deux jeunes femmes radieuses et pleines de bon sens, ont ouvert fin septembre, Ma parenthèse, un joli lieu de bien-être holistique qui concilie gourmandise, yoga et thérapies douces et naturelles.

Peut-être pousserez-vous la porte juste pour prendre un thé ou un café, attiré par la déco simple et chaleureuse du lieu ? Si oui, vous aurez raison car vous pourrez vous détendre dans cette atmosphère apaisante et qui sait, vous laissez tenter par un délicieux biscuit venant de la Maison Mercier à Bourges.

Si vous avez plus de temps, alors, offrez-vous une séance de yoga (sur les resplendissants tapis Baya), un divin massage du visage effectué par Alix – qui a travaillé plusieurs années dans le luxe avant de se former au massage du visage auprès d’un Japonaise – , ou une consultation en naturopathie. Car à l’étage se nichent une salle de yoga et deux espaces réservés aux massages et aux consultations en médecine naturelle :  massages ayurvédiques, reiki, MEGC, hypnose, sophrologie, coaching, naturo…

Et ce n’est pas tout, la petite boutique de Ma Parenthèse, décidément bien pensée, propose des tenues de yoga de la marque française écoresponsable Kitiwaké ainsi que des produits végans (et français) comme les probiotiques DIJO.

– Yoga/Pilates : 30 cours /semaine : du Warrior Yoga au Yin Yoga en passant par le Kundalini et l’Ashtanga
– Yoga brunch le dimanche
– Ateliers thématiques le week-end
– Le café propose une formule déjeuner.

C’est où ?
Ma Parenthèse
61 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris 10e
Pour en savoir plus, cliquez ici

Les Yogis du Cœur

Au programme : grande séance de yoga d’1 h 30 animée par un collectif de professeurs bénévoles dont Anne Leca et les Amazones parisiennes + un concert de mantras par la célèbre chanteuse et yogini Aria Crescendo + atelier mini yogi pour les enfants.

Tarifs : 25 € pour les adultes et 15 € pour les enfants.

Dress code : tenue de couleur blanche ou claire.

Bon à savoir : des tapis sont mis à disposition pour tous les participants.

Pour s’inscrire ou pour plus d’infos, c’est par ici.

Le problème est réglé !

On a (peut-être) la solution pour vous soulager sans médicaments… Il s’agit bien évidemment du yoga ! De nombreuses postures sont destinées à libérer le bassin, à assouplir les hanches et à détendre le bas-ventre, pour stimuler les ovaires en douceur. Installez-vous dans un endroit calme, et adoptez une respiration dite de “cohérence cardiaque” en faisant durer l’inspiration et l’expiration 4 à 5 secondes. L’esprit apaisé, vous pourrez pratiquer la posture du Bébé heureux, la Pince, ou encore le Papillon.
Retrouvez 12 postures pour soulager les douleurs de règles dans Soulager l’endométriose sans médicaments, Stéphanie Mezerai et Sophie Pensa, Leduc.s pratique, 336 pages, 18 €.

Yogadolescent : un échange enrichissant

Danseuse et gymnaste depuis son plus jeune âge, Céline Barrelet s’est naturellement dirigée vers le yoga. Elle suit la formation de professeur au centre Ashtanga Yoga Paris. C’est ainsi qu’elle rencontre Linda Muro, présidente de l’association à but non-lucratif Connection Karma, qui lui propose de partager sa passion du yoga auprès de collégiens. L’objectif de cette association est de rendre le yoga plus accessible aux personnes aux revenus modestes qui n’iraient pas à un cours de manière spontanée.

© Laura Innocente

C’était en 2016. L’expérience se déroule auprès d’adolescents scolarisés en 3ème au lycée technique Hector Guimet, dans le 19èmearrondissement de Paris. Le lycée est classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire), et la classe est uniquement composée de garçons, pour la plupart en difficulté scolaire et familiale. Assez turbulents, ils sont très dissipés. Céline a beau être enthousiaste, les questions fusent dans son esprit. Elle se demande notamment : « Est-ce que je serai à la hauteur ? ». Pour elle, la question du dépassement de soi est centrale. L’aspect social du yoga l’inspire et l’incite à entrer en contact avec les élèves pour aborder la période de changement corporel liée à l’adolescence.

Une fois par semaine durant trois mois, elle retrouve les élèves dans le gymnase de leur école. La professeure donne des cours d’Ashtanga revisité afin de mieux répondre aux problématiques des adolescents. Elle est accompagnée du professeur d’EPS qui encadre les séances. Les élèves, peu motivés au départ, ont des a priori sur le yoga… et préfèreraient faire du foot ! Bienveillante et à l’écoute, Céline réussit à créer au fil des semaines des liens avec les garçons qui finissent par prendre le projet à cœur.

« J’ai beaucoup aimé partager ma passion avec des personnes qui ont besoin du yoga, mais ne le savent pas.»

À l’occasion du dernier cours, elle organise une séance photo au Centquatre-Paris, un centre dédié à l’art et à la culture. Aboutissement de cette expérience d’initiation au yoga, les photos qu’elle a prises sont l’expression artistique du projet social et ont aidé les jeunes à prendre conscience de leur corps et à développer leur confiance en eux. Céline a été très touchée par la fierté qu’ils ont éprouvés à se voir exposés sur le mur de leur lycée. Humainement, la jeune femme a beaucoup appris sur elle-même et aimerait poursuivre ce type de rencontres qu’elle qualifie de « choc des mondes ». À la suite de cette expérience, Céline a gardé contact avec certains élèves, finalement séduits par la discipline du yoga.

 

Stéphane dans la posture de l’Arbre © Céline Barrelet

« Quand on nous a dit qu’on allait faire du yoga, on ne s’y attendait pas et on se demandait comment ça allait se passer… J’ai rencontré des difficultés, mais avec le temps, on a beaucoup appris en souplesse et réflexion. J’ai beaucoup apprécié le yoga avec Céline, on a tous aimé en fin de compte. Les photos sont superbes, c’était parfait, je les ai toujours ! » – Stéphane Kamagate

 

Morgan fait l’Équilibre © Céline Barrelet

« Je faisais déjà du sport alors j’étais content d’avoir des cours de yoga, même si l’avis de la classe en général était plutôt contre. Au début, j’ai eu un peu de mal, car je ne suis pas souple, mais au fur et à mesure des séances, je me suis habitué, et j’ai bien aimé, ça nous a tous un peu rapproché, c’est amusant. » – Morgan Moreno

 

Texte : Julie Nirchio

Yoga Teacher Trainings avec Mathieu Boldron

« J’étais celui qui prévoyait tout, à tel point que je ne profitais pas du présent ». Cet état d’esprit, c’était celui qu’avait Mathieu avant de découvrir le yoga et de suivre sa voie. Devenu professeur en 2013, cet ancien chanteur de comédie musicale partage depuis sa passion avec ses élèves. Il anime également des formations de professeur certifiantes.

Si, vous aussi avez envie de vivre votre passion du yoga à fond : rejoignez-le à l’occasion de deux formations immersives de 4 et 5 semaines dans des cadres idylliques. En connexion avec les éléments, l’immersion totale vous aidera à développer votre plein potentiel en abandonnant vos croyances limitantes et vos comportements récurrents. Perfectionnement, approfondissement, inspiration et évolution intérieure sont au programme de ces teacher trainings intenses et joyeux, à l’image de Mathieu. Avec ses invités, il vous accompagnera dans un programme unique 100 % yoga où il faudra puiser dans vos forces physiques et mentales pour gagner en confiance et trouver votre voie.

“LEVEL 2” 300 HEURES YOGA TEACHER TRAINING au SRI LANKA (pour les personnes ayant une certification 200 heures) – Du 26 avril au 4 juin 2019

“LEVEL 1” 200 HEURES YOGA TEACHER TRAINING à BALI – Du 14 septembre au 12 octobre 2019

www.exhaleyogaretreats.com

Photographies : Jules SeaMan

Les dix règles d’or du yoga

Ces dix règles d’or sont issues de trois textes constitutifs de la philosophie yogique. Dans ses Yoga Sutras, Patanjali décrit en détail les préceptes du yoga qu’on appelle yamas et niyamas, et qui forment la base de toute la pratique du yoga. S’ajoute à cela le Hatha yoga pradipika, texte le plus ancien sur le sujet du Hatha Yoga – ou yoga physique – et qui porte surtout sur la préparation du corps à la méditation. Pour finir, nous avons puisé dans ce qui est peut-être un des plus beaux livres de toute l’histoire de la littérature, la Bhagavad Gita, qui porte sur l’importance du karma et de l’action juste. Ces règles existent depuis des siècles mais restent d’une étonnante actualité. Parcourez-les puis essayez de les adapter à votre vie quotidienne : un excellent premier pas vers une vie de yogi en or – équilibrée, sereine et bienveillante.

1.

Nous respirons en moyenne seize à vingt fois par minute. Mais saviez-vous que nous respirons beaucoup plus rapidement lorsque nous sommes agités ou inquiets ? Le souffle affecte l’esprit, mais l’esprit affecte aussi le souffle – voilà pourquoi la respiration tient un rôle central dans les cours de yoga. Ralentissez consciemment votre respiration et vous sentirez le calme vous envahir.

D’après Yogi Bhajan – le maître qui a fait connaître le Yoga Kundalini en Occident – se limiter de huit respirations par minute permet déjà de se détendre. En passant à quatre respirations par minute, on régénère l’esprit en le faisant passer dans un état méditatif. Enfin, une respiration par minute optimise la connexion entre hémisphère cérébral gauche et hémisphère cérébral droit, ce qui libère l’esprit de ses peurs et de ses soucis.

Pause

Comment ça fonctionne ? Chaque respiration peut être considérée comme un cycle complet : l’inspiration, l’expiration et la pause entre les deux. Cette pause est considérée comme la phase la plus importante de la technique respiratoire connue sous le nom de kumbhaka – ou rétention du souffle. La pause désactive temporairement les impulsions nerveuses qui transmettent des messages à votre cerveau. Plus vous retenez votre souffle, plus il y a du temps entre ces impulsions et les réponses du cerveau. Vous remarquerez que votre esprit s’apaise et s’éclaircit : vous voyez les choses plus clairement et vous éprouvez plus de facilité à rester fidèle à vous-même. Atman – terme sanskrit à l’origine du mot « respiration » dans certaines langues – signifie littéralement « le Soi ». En respirant correctement, vous serez plus à même d’être à l’écoute de votre soi le plus profond.

Plus d’énergie

En yoga, on utilise le terme pranayama pour décrire les différents exercices respiratoires, mais en réalité, ce mot signifie bien plus que ça. Prana, c’est la force vitale que l’on contrôle à l’aide de son souffle. Quant à ayama, cela signifie « expansion ». Lorsque vous respirez de manière consciente, votre souffle ralentit naturellement et votre prana – ou vitalité – augmente. D’après les yogis, un souffle plus long mène à une vie plus longue. Certains jurent même qu’on dispose d’un certain nombre de respirations à la naissance, et qu’en les faisant durer le plus longtemps possible, on rallonge sa durée de vie.

Conseils

  • Plusieurs fois par jour, prenez le temps de respirer de manière consciente. Posez les mains sur le ventre et envoyez votre souffle dans l’abdomen. Vous avez peur d’oublier ? Programmez un rappel sur votre portable.
  • Rallongez progressivement la durée de votre souffle. Commencez par respirer avec régularité. Ensuite, concentrez-vous sur l’expiration en la faisant durer, par exemple, deux fois plus longtemps que l’inspiration. Et enfin, insérez des pauses entre l’inspiration et l’expiration, que vous ferez durer de plus en plus longtemps.
  • Vous pouvez aussi compter le nombre de fois que vous respirez. Pour cela, réglez un minuteur à trois minutes, concentrez-vous sur votre souffle et comptez le nombre d’inspirations et d’expirations durant cette période. Notez-le. Si vous faites régulièrement cet exercice pendant plusieurs semaines, vous verrez que votre souffle ralentira de lui-même.

2. Méditez

« La méditation ne sert à rien, affirme le moine zen Steve Hagen. On ne médite pas pour assouvir un désir, pour devenir quelqu’un d’autre, pour découvrir de nouvelles choses ou pour obtenir un bénéfice. »

Méditer (dhyana en yoga) signifie simplement être présent, ici et maintenant. C’est ce que l’on fait en se concentrant sur son souffle, en comptant le rythme de sa respiration ou en récitant un mantra en silence. Il s’agit principalement de rester assis, immobile, et de se recentrer à chaque fois qu’on se laisse distraire. Mais voilà bien le noyau du problème : les pensées ont tendance à bondir de toutes parts comme des sauterelles. Vous venez à peine de vous asseoir, et vous pensez déjà au linge qu’il faut plier, vous sentez vos orteils s’engourdir et vous essayez d’ignorer la mouche qui vole autour de votre tête. Malheureusement, votre esprit sait très bien jongler entre plusieurs tâches. Et rester immobile, tel un Bouddha, lui semble terriblement ennuyeux. Mieux vaut alors s’inspirer de l’écrivain néerlandaise Geertje Couwenbergh, qui dit : « on s’ennuie tellement quand on reste assis, silencieux et concentré sur sa respiration, qu’ensuite, tout semble nouveau, merveilleux, intéressant et joyeux. » Autrement dit : l’impact de cet « état d’ennui » est énorme !

Par exemple, plusieurs études scientifiques ont montré que lorsqu’on médite, le cerveau se met à émettre des ondes alpha. Ce sont les mêmes ondes qu’il émet lorsqu’on est sur le point de s’endormir, parfaitement détendu. Le métabolisme ralentit et la température corporelle et la pression sanguine baissent. Méditer régulièrement active également une région de l’hémisphère cérébral gauche liée au bonheur et à la détente. « En méditant, l’esprit agité se repose sur le coussin du souffle, déclare le célèbre moine zen bouddhiste Thich Nhat Hanh. Émerge alors naturellement un sentiment de calme et de détente. »

Conseils

  • D’après les maîtres yogis, le meilleur moment de la journée pour méditer se situe entre quatre et six heures du matin – mais l’important, c’est surtout de trouver le moment qui vous convient le mieux, à vous.
  • La meilleure position pour méditer : assis, en tailleur, sur un coussin de méditation ou sur une chaise. Asseyez-vous dos droit et menton légèrement rentré.
  • Concentrez-vous sur votre souffle ou sur le bout de votre nez. Comptez de 1 à 10 ou répétez un mantra.
  • Méditez régulièrement, mais sans mettre la barre trop haut : commencez par dix minutes, puis augmentez progressivement la durée de la séance. Si un jour, vous n’avez pas le temps faire une séance complète, contentez-vous d’une minute – c’est déjà bien.
  • Vous avez du mal à rester immobile pendant si longtemps ? Dans ce cas, commencez à pratiquer la pleine conscience d’une autre manière : en mangeant avec toute votre attention, par exemple. À chaque bouchée, mâchez longtemps et méthodiquement. En étant parfaitement attentif à ce que vous faites, vous êtes déjà en train de méditer.

 

3. Soyez satisfait

« Savoir se contenter de ce que l’on a, constitue le plus haut degré de bonheur » – Sutra II.42

Le contentement – ou santosha – est un des préceptes du yoga (niyamas). C’est un concept dont l’interprétation peut être très libre. Il inclut l’idée de « paix », et c’est justement ce vers quoi tendent les yogis : un sentiment permanent de paix intérieure. Tous les jours, des situations vous affectent : vous prenez peur en voyant votre enfant traverser la rue en courant ; vous vous sentez trahi lorsque quelqu’un vous fait faux bond à un rendez-vous, le désaccord avec votre patron vous garde éveillé depuis des semaines… À chaque fois, c’est la même chose : des évènements sur lesquels vous n’avez aucun pouvoir vous atteignent et vous coûtent de l’énergie. En vous perturbant ainsi, ils vous empêchent de vous tourner vers l’intérieur. Rien de mal à tout cela, c’est la vie, tout simplement. Et personne ne maîtrise parfaitement sa vie.

Le yogi cherche à transcender ses émotions pour rester calme en toutes circonstances. Tel un Bouddha rieur qui regarde sereinement droit devant lui et contemple tout de manière imperturbable, dans un état de contentement suprême. Quand vous aurez atteint ce même état, vous serez indifférent aux plaisirs personnels et à votre confort, vous serez satisfait de tout ce qui se passe dans votre vie – que ce soit positif ou négatif.

Dites oui à tout

Ce contentement s’apprend. La règle principale est de n’avoir aucune attente. Pas d’attentes des autres personnes, ni par rapport aux conséquences de vos propres actions (par exemple, ne vous attendez pas à être remercié pour vous être occupé du chat des voisins pendant trois semaines). Ce qui ne veut pas dire qu’il faut se résigner à tout ce qui arrive. Il s’agit plutôt de ne pas vous laisser dominer par vos émotions, mais de parvenir à les contrôler. Ressentez votre colère (une émotion bien différente de la « paix intérieure » tant espérée), acceptez-la, observez-la et sachez que vous devrez agir en conséquence – mais toujours avec compassion. S’il est nécessaire de changer les choses, essayez de le faire. Si ça ne marche pas, acceptez-le.

Santosha est, en quelque sorte, un plaidoyer pour une vie en pleine conscience. Car toute votre vie, tout ce dont vous avez besoin, se trouve uniquement dans l’instant présent. Et les épreuves font partie de la vie, elles aussi. Ce qui n’est pas toujours facile à accepter. Mais il faut essayer, et dire oui à tout ce qui se présente. Abandonnez-vous à la vie. Ou comme l’a dit le philosophe chinois Lao Tseu : « Savoir se contenter de ce que l’on a, c’est être riche. »

Conseil

L’insatisfaction est par définition une chose négative. Alors essayez de suivre le principe de pratipaksha bhavanam : c’est-à-dire transformez les pensées négatives en pensées positives. Chaque fois que vous avez une pensée négative à propos de quelque chose ou quelqu’un – cette personne possède un objet qui vous fait envie, par exemple – essayez d’y opposer une pensée positive – en passant en revue tout ce que vous possédez déjà, par exemple.

 

4. Vivez selon votre dharma

Dans la Bhagavad Gita, le guerrier Arjuna décide de déposer les armes lorsqu’il réalise qu’il doit combattre contre des membres de sa propre famille. Mais son maître Krishna l’incite à ne pas déclarer forfait : « Si tu ne remplis pas ton devoir, qui le fera ? Tiens-toi prêt et fais ce qu’on attend de toi. Ne sois pas lâche. » Krishna aide Arjuna à trouver son dharma – ou chemin de vie. Le dharma, qu’on traduit aussi par « action juste », est le devoir qu’on doit remplir dans sa vie, avec un dévouement total. Mais si l’on n’a pas de maître, comme Arjuna, pour nous guider, comment déterminer son dharma, comment découvrir son propre chemin de vie ?

Étude de soi

Plus vous vous connaissez, plus proche de vous vous restez, et plus vous serez capable de déterminer ce qui vous convient et ce qui ne vous convient pas. Ce qui vous aidera à rester fidèle à vous-même, et vous indiquera le chemin de votre dharma. Le quatrième précepte yogique, svadhyaya, se traduit par « étude de soi ». Svadhyaya vous aide à détecter vos tendances et modes de comportement qui vous bloquent. Cela se fait par le biais de la méditation, mais aussi en prenant le temps de réfléchir à chacune de vos actions. Vous pénétrez ainsi au cœur de votre propre être – un des buts premiers du yoga. Chaque fois que vous faites quelque chose, demandez-vous si c’est vraiment ce que vous voulez faire, à cet instant précis : est-ce que je veux vraiment sortir avec mes amis, ou est-ce que j’ai plutôt envie de me retrouver seul ? Est-ce que j’ai vraiment envie de passer les vacances avec mon père ? Restez fidèle à vous-même, sans blesser les autres, et vous serez déjà sur la bonne voie.

 

Conseil

En utilisant votre esprit de manière concentrée ou ciblée, vous ferez de meilleurs choix. Pour atteindre cet état de focalisation, pratiquez régulièrement japa – ou « méditation avec mantra murmuré » : il s’agit de répéter un mantra pendant une certaine durée de temps. Vous pouvez réciter Aum, mais vous pouvez aussi créer votre propre mantra. Pour cela, déterminez un objectif que vous souhaitez atteindre. Par exemple : « Je suis bienveillant » ou « Je suis patient ». Répétez régulièrement cette phrase au cours de la méditation.

 

5. 

La non-violence – ou ahimsa – est un concept important en yoga. On pense tout de suite à Mahatma Gandhi, ce leader politique indien qui entraîna son peuple dans une rébellion non-violente. Mais cette définition est plutôt limitée. Car Ahimsa ne concerne pas seulement la violence physique, mais toutes les formes – même les plus subtiles – de violence : dire du mal, jaser, ignorer quelqu’un, faire passer ses désirs avant ceux des autres… Ahimsa implique aussi de ne pas tuer d’animaux, et donc d’adopter une alimentation végétarienne. « Faite preuve de compassion trois fois par jour, en refusant de manger de la viande » conseille Sharon Gannon, cofondatrice du Jivamukti yoga. Autrement dit ? Ne faites de mal à personne, par vos paroles par vos actes, ou même par vos pensées. « Si quelqu’un est installé dans la non-violence, autour de lui, l’hostilité disparaît » peut-on lire dans le Sutra II.35.

Mais rien n’est absolu – c’est ce que rappelle Swami Dayananda, enseignant indien de Védanta : « Dans certaines situations, il faut sacrifier satyam – la véracité – ou ahimsa – la non-violence – au profit du bien-être général. » En effet, impossible de rester en retrait lorsqu’on voit un vieil homme se faire détrousser ou un enfant se faire maltraiter. Et mieux vaut ne pas dire obstinément la vérité lorsqu’on voit le compagnon de sa meilleure amie avec une autre. Le juste milieu ? Agissez selon votre conscience, et toujours avec compassion.

 

Conseil

Vous êtes empêtré dans un conflit ? Faites une pause et prenez mentalement vos distances. On dit souvent qu’il faut compter jusqu’à dix quand on est en colère – mais vous pouvez aussi vous concentrer sur votre souffle, vous placer en Chien tête en bas ou aller faire une promenade méditative. En prenant vos distances, vous développez buddhi – c’est-à-dire votre faculté de discernement. Ce n’est qu’ainsi que vous verrez les choses avec clarté, et que vous pourrez plus facilement rester calme et réagir de manière non-violente.

 

6. Pratiquez vos asanas

« La posture doit être stable et confortable » – Sutra II.46

En Occident, on considère surtout le yoga comme une activité physique. Mais à l’origine, les exercices de yoga physiques servaient surtout à apprendre à maîtriser son corps, de manière à pouvoir rester immobile durant de longues séances de méditation. Ce qui peut sembler paradoxal : on fait travailler le corps, afin de pouvoir l’oublier par la suite. Le Hatha Yoga Pradipika, le plus ancien texte sur le sujet du Hatha Yoga, ne décrit que douze postures. Et seules quatre de ces postures sont cruciales, selon l’auteur, Swami Svatmarama. On le devine, ce sont les postures de méditation. Swami Svatmarama dit même : « Si tu atteins la perfection en Siddhasana, à quoi sert de pratiquer les autres asanas ? »

Parce que le yoga assouplit, renforce et préserve la santé du corps – voilà ce qu’on pourrait répondre. Sans oublier que « le yoga apaise le système nerveux » comme l’affirme le professeur de yoga Max Strom, à propos de la pratique des asanas. « Quand on y arrive sur le tapis de yoga, on est plus à même d’y arriver aussi dans la vie quotidienne. On se sent mieux dans sa peau et on accumule moins de tensions et de négativité. On se tient différemment et on vit de manière plus détendue. »

Ne pas forcer

Voici quelques conseils à ne pas oublier. Tout d’abord, acceptez les limites de votre corps. Ne vous forcez pas à pratiquer une posture que vous trouvez difficile ; prenez plutôt le temps de la maîtriser progressivement – même si ça vous prend des années. L’intention avec laquelle vous pratiquez vos asanas est plus importante que la pratique elle-même. Restez à l’écoute de votre corps, et respectez ce que vous arrivez à faire, à cet instant précis. Seule exception : si vous avez tendance à laisser tomber dès qu’une posture vous pose problème. Cela veut probablement dire que vous avez du mal à relever les défis dans tous les domaines de votre vie. Dans ce cas, n’hésitez pas à vous montrer un peu plus tenace sur le tapis de yoga.

Une autre règle d’or du yoga : privilégiez les postures douces quand vous êtes surmené et stressé dans la vie. En faisant une séance facile et agréable, vous serez plus à même de relever les défis par la suite.

Quoi que vous fassiez, faites-le avec attention et application. Tenir une posture pendant quelques instants en respirant posément est déjà une forme de méditation. Autrement dit : faites vos exercices, et le reste suivra automatiquement. Sur le tapis et en dehors.

Extrait du Hatha Yoga pradipika (XVe siècle):

I.15 Il y a six causes qui détruisent le yoga : manger avec excès, faire des efforts trop violents, les bavardages inutiles, l’adhésion scrupuleuse à des règles, la fréquentation de gens « ordinaires », l’instabilité (l‘esprit instable).

I.17 Les asanas rendent le corps stable, sain et ses diverses parties légères.

 

7. Soyez discipliné

L’artiste Lucian Freud – aujourd’hui décédé – était célèbre pour sa discipline de fer. Tous les matins, il se mettait au travail dans son atelier dès huit heures – sans exception. À 26 ans, sa fille, l’auteure Esther Freud, décide de se mettre à écrire trois heures par jour, quotidiennement. « Cette décision a changé ma vie, explique-t-elle. Car j’ai pris moi-même cette décision, j’ai endossé cette responsabilité. » On a tendance à voir la discipline comme une chose stricte et ennuyeuse. Et pourtant, sans discipline, aucun tableau, aucun livre, ne serait jamais achevé.

À court ou à long terme ?

En vous fixant des objectifs, vous entretenez votre discipline et vous régulez votre énergie. Pour cela, la patience, l’ordre et la persévérance sont des piliers fondamentaux. En vivant ainsi, vous vous sentirez plus positif et plus créatif. Vous changerez votre manière de voir les choses – car on agit souvent dans le but d’être satisfait le plus vite possible. Exemple ? Vous aimez boire un verre de vin, mais vous avez décidé d’arrêter pendant quelque temps, en espérant obtenir un regain d’énergie. Cela fait une semaine que vous n’avez rien bu, et là, on vous invite à un apéritif. Ni une ni deux, vous vous servez un verre, et là, vous vous laissez complètement aller. Au début, la sensation d’enivrement est plaisante, mais très vite, vous regrettez. Si vous aviez commencé par boire un verre d’eau et aviez retardé l’assouvissement de ce désir d’alcool, vous auriez peut-être réussi à ne pas céder, ce qui vous aurait procuré une plus grande satisfaction que ce verre de vin. En ménageant une pause entre le désir et son assouvissement, vous développez votre sens de l’autodiscipline. C’est cette pause qui vous permet de rester vigilant.

 

Ne soyez pas dupe de vous-même

La plupart des gens abandonnent vite leurs résolutions, car leur ego fait preuve d’une grande imagination pour leur trouver des excuses. Vous avez un objectif en tête ? (Disons : intégrer le yoga à votre vie quotidienne). Alors ne vous laissez pas aveugler par votre ego. Chaque fois qu’il vous propose une excuse pour ne pas tenir cet objectif – « Je ne peux pas faire mes exercices, la maison est dans un état… », ou « Je suis fatigué, je vais d’abord regarder un peu de télé avant de dérouler mon tapis », posez-vous la question suivante : est-ce que ce choix va vraiment me satisfaire à long terme ?

Vous verrez qu’avec un peu de discipline, vous irez plus loin, parce que vous utiliserez votre énergie de manière très ciblée. Il existe un outil employé en yoga pour développer son sens de la discipline, c’est Mouna, ou silence. Faites ce que vous avez à faire en silence, et vous verrez que votre esprit se laisse moins facilement distraire.

Conseils

  • Passez du temps dans un ashram ou partez en retraite dans un monastère, et vivez au même rythme que les moines – leur sens de la discipline est très aigu.
  • Prenez une résolution – telle que ne pas boire, bouger tous les jours, ne pas manger de viande, vous lever de bonne heure pour méditer – et déterminez une période durant laquelle vous allez tenir cette résolution – une semaine, ou trois mois par exemple.

8. Ne vous attachez pas

« Le savoir est plus important que l’exercice, mais la méditation est plus importante que le savoir. Ne pas être attaché aux résultats de ses actions est plus important que la méditation, car c’est ce renoncement qui conduit instantanément à la paix. » nous dit la Bhagavad Gita.

Vivre détaché est un important principe yogique et digne d’efforts. Vous imaginez peut-être le détachement total à un ascète émacié couvert d’un pagne, qui médite sur un rocher dans l’Himalaya. Pas simple d’intégrer ce concept à nos modes de vie occidentaux. Pourtant, pas besoin de faire des choix extrêmes pour vivre dans le détachement. Alors comment réconcilier un vœu de renoncement et une vie moderne et active ?

Étape numéro 1 : ne pas s’attacher, c’est d’abord se détacher des choses matérielles. En s’attachant à un objet, on se met à craindre sa perte. Voilà comment naissent toutes les souffrances. Le problème n’est pas la possession, mais plutôt la manière dont on gère sa relation avec ses possessions. Votre voiture est-elle simplement un moyen de transport pour vous, ou êtes-vous aux petits soins, par peur de la moindre égratignure ? Le renoncement porte également sur les choses que l’on fait – c’est ce qu’on appelle Aparigraha en yoga, ou renoncement à la fortune. C’est le fait de n’avoir aucune attente, aucun désir. Comment s’y prendre ? En pratiquant le Karma Yoga – c’est-à-dire le yoga de l’action désintéressée – dans la vie quotidienne. Par exemple, vous faites les courses pour votre voisin malade, même s’il n’a jamais rien fait pour vous. Mettez votre ego en mode veille, faites ce que vous faites avec plaisir, et soyez indifférent au résultat. Voilà les bases du renoncement.

 

Conseils tirés du Karma Yoga

  • Vivez le plus sobrement possible. Ce que vous ne possédez pas ne peut pas être perdu.
  • N’accordez aucune importance aux résultats de vos actions.
  • Faites votre travail avec plaisir, comme s’il s’agissait d’un jeu. On travaille généralement avec un résultat ou une intention en tête, alors qu’on joue pour le simple plaisir de jouer.
  • Ne vous identifiez pas à votre travail. Vous n’êtes pas médecin, vous travaillez en tant que médecin.
  • Observez tout ce que vous faites comme un simple témoin extérieur, comme si ça n’avait rien à voir avec vous. La voix de votre ego finira par se faire plus discrète dans tous vos agissements.
  • Faites preuve d’un dévouement total dans votre travail – ce qu’on appelle Bhakti Yoga, ou yoga du dévouement. Certains consacrent leurs actions et leurs pensées à un dieu ou à un gourou particulier, mais vous pouvez simplement choisir d’accomplir toutes vos tâches avec une attention et un dévouement total.

 

9. Vivez dans l’amour

« Chaque action génère une force qui revient vers nous telle qu’elle a été mise en œuvre. Ainsi, nous récoltons ce que nous avons semé » affirme le penseur Deepak Chopra dans Les sept lois spirituelles du yoga.

Il s’agit du karma, que beaucoup de gens voient comme un synonyme de destin – une chose qu’on se contente de subir. Et pourtant, rien n’est moins vrai. Le karma, cela signifie que tout ce que vous pensez et tout ce que vous faites revient vers vous tel un boomerang. Si vous rayonnez de joie, d’amour et d’enthousiasme, ces choses reviendront à vous : le karma est un éloge de la bienveillance. Vous obtiendrez un bon karma en faisant preuve de compassion, d’humilité et de tolérance, et un mauvais karma, en agissant avec convoitise, égoïsme et cruauté. Vous ne vous sentez pas concerné ? Pourtant, c’est bien de mauvais karma qu’il s’agit lorsque vous râlez longuement contre la personne qui vous précède dans la file d’attente du supermarché. Ou lorsque vous vous permettez de rabrouer un proche sans raison. « Celui qui abandonne sa colère et développe sa compassion deviendra beau » a dit Bouddha. « Celui qui se montre généreux envers les autres deviendra riche. Car plus il donne, et plus il recevra. »

Dès maintenant, vous pouvez faire le choix de vivre par amour. Un premier pas tout simple : adoptez un regard positif sur les gens et les choses qui vous entourent. Ayez l’esprit ouvert quand vous regardez les gens – à commencer par vous-même. Prenez conscience de tous les jugements que vous portez sur vous-même : « Je suis trop bavard », « Mon nez est tellement laid », « Voilà, j’ai encore tout fait rater ». Inversez votre regard et rendez-le plus clément. Dites-vous que les pensées sont plus fortes que les actes. « Le but du yoga, c’est de se débarrasser de la carapace dont nous avons entouré notre cœur » déclare le professeur de yoga Max Strom. « C’est se reconnecter au monde. Au début, on se sent vulnérable et mal à l’aise, mais en s’ouvrant aux autres, on finit par établir une connexion profonde. »

Conseils pour cultiver un bon karma

  • Soyez conscient des choix que vous faites : réfléchissez avant d’agir. Et agissez toujours avec le cœur.
  • Ne jugez ni les autres ni vous-même.
  • Apprenez à vous connaître, vos qualités comme vos défauts, et aimez-vous tel que vous êtes.
  • Soyez positif.
  • Faites preuve de bienveillance dans la vie.

 

10. Lâchez prise et vivez l’instant présent

Imaginez la situation suivante : vous vous promenez sur la plage. Un beau soir d’été, vous admirez la mer s’embraser au soleil couchant. Vous restez là, immobile, ébahi par ce phénomène miraculeux. Et vous vous dites que c’est une expérience que vous ne voudrez jamais oublier ! Dès lors, vous poursuivez votre promenade en espérant que le phénomène se reproduira. Vous déambulez pendant des kilomètres, mais à votre grande déception, la mer ne s’illumine pas de nouveau. Alors que vous étiez un promeneur parfaitement comblé, c’est maintenant la déception et la frustration qui dominent. Vous êtes devenu aveugle à la beauté qui vous entoure dans l’instant présent – au sable, aux vagues, à l’air salé.

Tout le monde espère que les plus belles expériences se répéteront. Et d’après le théosophe Krishnamurti, c’est une source de souffrance. Car l’esprit vit cet instant de bonheur et se met à penser : Comme c’est beau, il faut que je retienne cette expérience, que je la revive, encore et encore. Résultat ? On finit par souffrir de l’impossibilité de la chose, car jamais ces moments ne se renouvelleront exactement de la même façon. En bouddhisme, on appelle ça : « la souffrance de l’éphémère ». Le bouddhisme nous dit que les problèmes n’existent pas, mais qu’on se les crée soi-même dans son esprit. Voilà pourquoi lâcher prise, ce n’est pas juste évacuer ses mauvais souvenirs, mais aussi ses plus beaux. Cela veut-il dire qu’on ne peut profiter de rien ? Bien sûr que si ! Au contraire, profitez à fond de l’instant même, car la vie, c’est maintenant. Et parfois, vous pourrez regarder en arrière et profiter de ce souvenir comme d’une belle photo. Tout change en permanence, et il est bon de l’accepter : c’est la vie ! Vous pourrez ainsi vous concentrer sur ce qui est, ici et maintenant.

Conseil

Essayez l’exercice respiratoire très simple qui suit : asseyez-vous, dos droit, yeux fermés et concentrez-vous sur votre souffle. Inspirez par le nez sur trois temps, et expirez sur six temps. Si vous trouvez ça facile, essayez d’inspirer sur quatre temps et d’expirer sur huit temps. Et ainsi de suite. Vous doublez la durée de l’expiration – et c’est en expirant qu’on lâche prise et qu’on crée de l’espace pour les nouvelles choses.

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Texte : Christel Jansen, Illustrations : Deborah van der Schaaf

Anaïs Delva : « Le yoga nous ramène à une sublime spiritualité »

Que vous apporte le yoga ?

J’ai débuté avec le Bikram il y a six ans, aujourd’hui, je pratique le Vinyasa. Avec le yoga, c’est délicieux de sentir son corps très vivant. Mais j’ai aussi voulu comprendre ce que racontent ces postures. La spiritualité du yoga est une merveilleuse façon d’être bien avec soi-même, de se découvrir avec bienveillance. Écouter son corps, dialoguer avec lui par le yoga est un rendez-vous amoureux avec soi-même.

Chanteuse, mais aussi comédienne au théâtre, chroniqueuse à la télévision, auteure de chansons… Dans tout ce “faire”, comment le yoga vous aide-t-il à “être” ?

Dans l’effervescence de la vie, le yoga est mon meilleur allié. Je me lève tôt pour m’accorder un temps de pratique d’au moins une demi-heure. Cela me donne l’énergie de la journée. L’année dernière, j’ai vécu un burn-out. Ne me sentant pas heureuse, je suis partie seule à Bali pendant trois semaines pour pratiquer le yoga.

Qu’avez-vous découvert lors de cette retraite balinaise ?

Cela m’a permis de faire le point et de me rendre compte que ma vie est formidable ! Chaque matin, les Balinais déposent des offrandes pour remercier les dieux. Ils ont moins que nous, mais sont heureux de ce qu’ils ont et remercient chaque jour pour cela. Nous, c’est l’inverse, on se plaint de ce qui nous manque. Nous ne sommes jamais rassasiés, dans une compétition permanente avec tout le monde et soi-même ! À Bali, il y a une reconnexion à l’autre. Ici, nous avançons tête baissée sur notre téléphone portable, sans un regard pour les autres, dans l’oubli de sourire et de s’ouvrir à son prochain. En Indonésie, je me suis reconnectée à l’essentiel.

 

« C’est délicieux de sentir son corps très vivant. »

 

Que signifie “se reconnecter à l’essentiel” à vos yeux ?

La reconnexion à la nature, aux autres, au moi profond. C’est toute l’essence et la profondeur du yoga. J’aime quand la prof nous invite à dédier notre pratique, j’aime chanter le “Om” ou des mantras qui nous ramènent à une sublime spiritualité. Être yogini, ce n’est pas montrer qu’on est “gaulée de la mort”, en culotte sur Instagram. En posture de yoga, on n’est pas toujours canon ! Dans le yoga, il y a de la bienveillance, de la reconnexion, du partage. C’est grâce à cette profondeur que j’arrive à entrer dans les postures, aidée du souffle. Sans la respiration, on peut faire du yoga, mais on n’est pas en yoga.

Cette conscience de la connexion à soi et à l’autre que le yoga nous permet de développer, vous semblez également la mettre en œuvre hors du tapis, dans vos engagements personnels…

Je suis végétarienne depuis huit ans et tends vers le véganisme. Ce n’est pas lié au yoga, il s’agit d’une conscience globale. C’est un choix personnel, je ne juge pas les gens qui mangent de la viande et ne souhaite convertir personne, juste amener à la réflexion. Je me suis intéressée à ce qui se passe dans les abattoirs, la manière dont on collecte le lait, les œufs… Je trouve cela atroce et intolérable, j’ai beaucoup d’empathie pour les animaux.

Les droits des femmes, des homosexuels, l’accès aux soins pour les enfants vous tiennent également à cœur…

Oui, je me suis engagée auprès de l’association Le Refuge ainsi que Mécénat Chirurgie Cardiaque. Quant au féminisme, c’est presque devenu un gros mot aujourd’hui. Mais cela signifie juste que l’on est humaniste ! Le yoga ouvre encore plus mon cœur et renforce cette sensation de connexion à l’autre.

 

© Gwladys Louiset Photography

Anaïs Delva, comédienne, chanteuse, auteure

Voix d’Elsa dans le dessin animé La Reine des neiges et interprète de la chanson de l’héroïne, Délivrée, libérée, Anaïs Delva a fait le bonheur de milliers d’enfants depuis 2013. Cette année, elle a sorti le single Partons et fait partie du casting de la comédie musicale Énooormes au théâtre Trévise à Paris – une réflexion sur l’universalité de la maternité à travers l’histoire de trois amies qui vivent leur grossesse en même temps.

 

Interview Jules Lavigne ; photographies : www.gwladyslouisetphotography.com

Divine mélodie

Deva signifie “divin”, et divine est la voix de DEVA PREMAL mêlée à la musique de MITEN, son partenaire sur scène et dans la vie depuis près de 30 ans. L’histoire de leur musique est indissociable de celle de leur amour… Nous leur avons posé quelques questions à l’occasion de leur venue à Paris en octobre dernier.

Cette année, cela fera 20 ans que vous avez enregistré The Essence, votre premier album où figurait votre tout premier enregistrement du mantra Gāyatrī. Comment expliquez-vous son énorme succès en 1998 ?
C’était le bon moment. Les gens souhaitaient quelque chose de sacré et de sensuel pour accompagner les mouvements de leur corps et leur pratique du yoga. Nous ne savions pas encore que nous venions de créer un genre nouveau ! À cette époque, aucune femme ne chantait de mantras ni n’avait publié d’albums de mantras, et seuls très peu d’hommes l’avaient fait. Pour de nombreuses personnes, le mantra Gāyatrī entrait dans leur vie pour la toute première fois : elles venaient de découvrir la prière la plus ancienne et la plus puissante connue de l’humanité.

Comment pouvons-nous intégrer le mantra Gāyatrī dans nos vies quotidiennes ?
Chantez ! Le nouvel album de Deva, intitulé DEVA, comporte une version du mantra Gāyatrī des sept chakras qui permet de plonger encore plus profondément au sein du Gāyatrī.

Offert le Gayatri mantra des sept chakras en téléchargement gratuit :

https://devapremalmiten1.bandcamp.com/track/free-download-seven-chakra-gayatri-mantra-yoga-edit

« Notre musique est née du silence méditatif, c’est ce qui la rend puissante. »

Deva & Miten

Retrouvez la totalité de l’interview dans Yoga magazine #21.

INTERVIEW Céline Dupuy et Clémentine Kœnig PHOTOGRAHIES Deva Premal and Miten